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Près de 750 migrants secourus au large de l’Italie

Les garde-côtes italiens ont pris en charge environ 750 migrants dans deux opérations distinctes jeudi dernier au sud du pays. Près de 300 personnes ont été secourues au large de la Calabre et 450 autres à 200 kilomètres de la Sicile.

Opération de sauvetage d’envergure au large de l’Italie. Jeudi 23 mars, les garde-côtes ont porté assistance à environ 750 migrants en difficulté en mer, lors de deux opérations distinctes. D’après l’AFP, près de 300 personnes ont d’abord été secourues alors qu’elles se trouvaient sur un bateau de pêche intercepté à 167 kilomètres du littoral de la région de Calabre.

Dans un second temps, les sauveteurs ont porté secours à 450 exilés entassés sur un autre bateau de pêche à 185 kilomètres au large de la Sicile. L’opération a été déclenchée alors qu’une ONG venait de rapporter la mort de cinq personnes et la disparition de 33 autres au large de la Tunisie, après le naufrage de leur embarcation.

Les opérations de secours font l’objet d’une surveillance accrue par les garde-côtes italiens depuis le naufrage d’une embarcation de migrants le 26 février au large de la Calabre. Au moins 88 personnes y ont trouvé la mort, tandis que plus d’une dizaine d’autre sont toujours portées disparues. Il s’agit de l’un des naufrages les plus meurtriers de la décennie.

Les sauvetages de jeudi se sont déroulés au moment même où les chefs d’État français et italien se rencontraient à Bruxelles. Selon l’Elysée, Emmanuel Macron et Giorgia Meloni ont discuté des « opportunités de coopération » entre leurs deux pays en matière de migrations, d’industrie et d’espace. Les deux pays sont en froid diplomatique depuis que l’Italie a refusé d’accueillir l’Ocean Viking et ses 230 migrants à la dérive dans ses ports en novembre 2022.

Des opérations de sauvetage toujours plus compliquées

Ces derniers mois, le gouvernement italien d’extrême droite mené par Giorgia Meloni a durcit les conditions de sauvetage en mer. Depuis le 2 janvier, une loi impose au bateau de rentrer au port dès qu’un sauvetage est mené, sans attendre dans la zone de recherche maritime, qu’une éventuelle autre alerte surgisse. « Les équipages qui ne respectent pas cette règle s’exposent à des amendes entre 10 000 et 50 000 euros et à la détention de leur bateau », avait déclaré dans une interview à InfoMigrants Caroline Willemin, coordinatrice de projet pour les opérations de recherche et de sauvetage menées par Médecins sans frontières (MSF). Pour les ONG, cette loi n’a d’autre objectif que de « maintenir les navires (…) hors de la zone de sauvetage pendant des périodes prolongées » pour limiter les arrivées de migrants.

Fin 2022, le gouvernement avait aussi adopté un décret limitant le débarquement des migrants dans les ports italiens aux personnes les plus vulnérables. Saisi par un groupe de migrants qui avait été empêché de débarquer sur la terre ferme, le tribunal de Catane, en Sicile, l’a finalement déclaré illégal le 13 février. Quelques jours plus tard, c’est le navire humanitaire Geo Barents, de MSF, qui a été immobilisé pour 20 jours dans un port sicilien et condamné à une amende de 10 000 euros par les autorités italiennes, en raison d’un supposé manque d’informations fournies par l’équipage. Autant de tactiques ayant pour but d’empêcher l’aide aux migrants en mer, au mépris du droit maritime international, dénoncent les humanitaires.

Source : infomigrants.net