Plan pour la paix à Gaza : Khalil Al-Hayya, négociateur du Hamas.
Israël et le Hamas ont entamé lundi des négociations indirectes pour mettre fin à deux ans de guerre à Gaza. Khalil al-Hayya, né en janvier 1960 à Gaza-ville, a passé trois ans dans une prison israélienne à la fin des années 1990 pour appartenance au Hamas, organisation classée « terroriste » par les Etats-Unis, Israël et des pays européens.
Israël et le Hamas ont débuté lundi des négociations indirectes pour mettre un terme à deux ans de conflit à Gaza. Ces pourparlers sont animés d’un côté par Ron Dermer, un conseiller proche du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, et de l’autre par Khalil al-Hayya, un haut responsable du mouvement palestinien, qui a survécu à une attaque israélienne au Qatar en septembre.
Négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya est perçu comme une figure modérée du mouvement islamiste, chargée de trouver un accord de cessez-le-feu lors des discussions qui se tiennent à Charm el-Cheikh, en Égypte. Âgé d’une soixantaine d’années, ce homme imposant, à la barbe blanche soigneusement entretenue, dirige en exil le mouvement à Gaza, un territoire qui, malgré les destructions, reste le centre névralgique du Hamas, lequel y dispose de forces sécuritaires et militaires comptant des dizaines de milliers de membres.
### Trois ans dans une prison israélienne
Khalil al-Hayya a survécu, avec d’autres dirigeants du Hamas, à une tentative d’assassinat israélienne au Qatar en septembre, qui a fait plusieurs morts, y compris l’un de ses fils et son directeur de bureau. Né en janvier 1960 à Gaza, cet homme, surnommé Abou Ossama par les Palestiniens, a grandi dans un milieu conservateur et religieux avant de poursuivre des études à l’Université islamique de Gaza, puis d’obtenir une maîtrise en Jordanie et un doctorat en droit islamique au Soudan.
Ce dernier a passé trois ans dans une prison israélienne à la fin des années 1990 pour son appartenance au Hamas, désignée comme organisation « terroriste » par les États-Unis, Israël et plusieurs pays européens. Il a également survécu à deux autres tentatives d’assassinat, en 2007 et en 2014. Plusieurs membres de sa famille, dont son fils aîné, ont été tués, et il a perdu d’autres proches lors d’un raid israélien dans les premiers mois de la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
### « Intelligence et sagesse »
Élu député en 2006 lors des dernières élections législatives palestiniennes, il a pris en 2017 le poste de vice-président de la direction politique du Hamas pour Gaza, avant de succéder à Yahya Sinouar, le chef local du mouvement tué par Israël en octobre 2024. D’après un proche membre du Hamas, Khalil al-Hayya fait preuve d’« intelligence et de sagesse » et de « calme » dans ses prises de décisions, étant connu pour son tempérament à la fois « conservateur et pragmatique ». « Il ne s’emporte pas facilement et est respecté de tous les membres du bureau politique et des commandants militaires », souligne ce responsable.
Khalil al-Hayya maintient également des relations « privilégiées » avec le Jihad islamique palestinien et le Hezbollah libanais, ainsi qu’avec des pays arabes comme le Qatar, l’Égypte et l’Algérie, tout en ayant des liens étroits avec l’Iran, principal soutien financier et militaire du mouvement, selon ce responsable sous couvert d’anonymat.
La perte de trois de ses enfants et de plusieurs membres de sa famille lui a conféré une grande sympathie parmi les Palestiniens, selon Yasser Abou Hein, analyste politique gazaoui, qui considère que la récente tentative d’assassinat à Doha a fait de Khalil al-Hayya « une icône et un symbole de la lutte palestinienne ».

