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Pédocriminalité : L’Église anglicane d’Angleterre enlisée dans une nouvelle polémique

L’Eglise anglicane d’Angleterre est à nouveau dans la tourmente pour une affaire de pédocriminalité. L’archevêque d’York est accusé d’avoir tardé à agir contre un prêtre qui s’était vu interdire par l’institution de se retrouver seul avec des enfants après plusieurs cas d’agressions sexuelles.

L’archevêque d’York, Stephen Cottreldoit, prendre le 6 janvier provisoirement la tête de l’Eglise d’Angleterre en remplacement de Justin Welby, l’archevêque de Canterbury démissionnaire.

Des critiques au sein de l’Eglise

« Le fait de ne pas avoir agi dans cette affaire sape complètement (la) crédibilité » de l’archevêque d’York, a déclaré à la BBC l’évêque de Newcastle, Helen-Ann Hartley. « Comment peut-on avoir l’autorité morale et éthique de diriger une institution dans de telles conditions ? », a-t-elle encore interrogé.

Cette affaire écorne encore plus l’institution anglicane, accusée mi-novembre d’avoir étouffé un scandale d’agressions physiques et sexuelles commises par un avocat lié à l’institution. Le rapport soulignait notamment que cet avocat décédé en 2018, qui s’en est pris à plus de 130 garçons et jeunes hommes, aurait pu faire l’objet d’une véritable enquête et être traduit en justice si les plus hautes instances de l’Eglise d’Angleterre avaient réagi à temps.

« Je suis profondément désolé »

Les faits, révélés dans une enquête de la BBC, remontent à 2010, l’époque où Stephen Cottrell était l’évêque de Chelmsford (sud-est de l’Angleterre). David Tudor a été interdit de ministère il y a deux mois par l’Eglise d’Angleterre, après avoir reconnu des relations sexuelles avec deux jeunes filles mineures, indique la BBC.

Lundi, Stephen Cottrell a assuré avoir « suspendu David Tudor à la première occasion, lorsqu’une nouvelle victime s’est présentée à la police en 2019 ». Mais jusque-là « il n’était pas légalement possible » d’agir, a-t-il affirmé dans un communiqué.

Notre dossier sur la pédocriminalité

« Je suis profondément désolé que nous n’ayons pas été en mesure de prendre des mesures plus tôt », a encore déclaré l’ecclésiastique, qui a toutefois exclu de démissionner. L’Eglise avait déjà été secouée mi-novembre par la démission de son chef spirituel.