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Pas de casseroles mais… Emmanuel Macron à nouveau violemment accueilli dans l’Hérault (VIDEO)

Sur le balcon de la mairie de cette commune à une heure au nord de Montpellier, sur les contreforts des Cévennes, une autre banderole demandait, elle, la réouverture de la maternité de ce bourg de 4.200 habitants désormais fermée.

Vers 09h30, ces manifestants ont tenté de prendre la direction du collège Louise-Michel, l’établissement où le président de la République et le ministre de l’Education Pap Ndiaye devraient faire des annonces concernant la rentrée scolaire de septembre. Mais ils ont été bloqués par un véhicule de gendarmerie et un barrage des forces de l’ordre.

Pacifiques, les militants appelaient les gendarmes à les rejoindre.

Situation tendue

La situation s’est brièvement tendue peu avant 10h30 quand, après une tentative de passage en force d’une vingtaine de manifestants vers le collège, les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes pour faire à nouveau reculer la foule derrière le véhicule faisant office de barrière et la maintenir à distance, a constaté un photographe de l’AFP. “A bas, à bas, la 5e République”, “et on ira, et on ira, et on ira jusqu’au retrait”, “et nous, aussi, on va passer en force”, chantaient les manifestants, évoquant encore une fois la réforme des retraites promulguée vendredi dernier après sa validation par le Conseil constitutionnel.

Parmi eux, certains étaient arrivés en portant un cercueil frappé du mot “démocratie”, entouré de tout un cortège de personnes brandissant des ballons noirs en signe de deuil.

Sifflets, vuvuzelas, fumigènes… mais pas de casseroles

Finalement, Macron n’a pas croisé les manifestants, composant un cortège très bruyant dans le centre-ville, mais contenus à bonne distance du collège par les forces de l’ordre. Sifflets, vuvuzelas, fumigènes… mais pas de casseroles. Certaines ont été confisquées par des gendarmes alors qu’un arrêté préfectoral interdit les « dispositifs sonores portatifs ».

« Les oeufs et les casseroles, c’est juste pour faire la cuisine chez moi », a commenté Emmanuel Macron à son arrivée, dans un court échange avec le député LFI de la circonscription, Sébastien Rome, qui lui disait: « la résistance » est « un peu loin, on ne l’entend pas, mais elle est là ». « Je vais toujours au-devant si les gens sont prêts à parler », a poursuivi le chef de l’État, avant d’aller à la rencontre des élèves dans la cour du collège, momentanément privé d’électricité par une coupure revendiquée par la CGT.

Protesters and French Gendarme fall to the ground, as other protesters push past, prior to the arrival of the French President a month after his government pushed an unpopular pensions reform act through parliament, in Ganges, southern France on April 20, 2023. - The 45-year-old French President has been encouraged by allies to get out and meet voters after signing his unpopular pensions reform into law following months of protests, with some fearing he was becoming too reclusive inside the presidential palace. (Photo by Sylvain THOMAS / AFP)
Emmanuel Macron à nouveau violemment accueilli dans l’Hérault ©AFP or licensors

Mercredi, pour son premier bain de foule depuis des semaines, le chef de l’Etat avait été accueilli par des huées et sifflets à Muttersholtz et Sélestat, dans le Bas-Rhin, lors d’un déplacement consacré à la réindustrialisation.

Dès la veille du déplacement du président Macron à Ganges, le représentant local de la CGT Mathieu Guy avait évoqué une “provocation” d’un chef de l’Etat “qui ne répond pas à la question des retraites et vient se balader dans les campagnes pour parler d’autre chose”.

”Macron à Ganges, ok, mais ça dépend de ce qu’il vient faire”, commentait jeudi matin une manifestante, Noëlle Delamare, éducatrice spécialisée venue d’Alès (Gard) pour exprimer sa colère : “C’est déjà bien qu’il ne fuie pas la France. Ca serait bien qu’il écoute, c’est ça aussi la démocratie”.