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Paris qualifie la situation à Gaza de « mouroir »

La France demande à Bruxelles d’examiner si Israël, liée à l’UE par un accord, respecte ses engagements en matière de droits humains dans le cadre de son offensive à Gaza. Paris reste par ailleurs résolu à reconnaître un État de Palestine, a affirmé ce mardi le ministre Jean-Noël Barrot, qui a dénoncé une situation « insoutenable » dans l’enclave de Gaza et l’a qualifiée de « mouroir ».

Face à l’enlisement du conflit à Gaza, la France hausse le ton. Paris appelle la Commission européenne à examiner le respect par Israël de ses engagements en matière de droits humains dans le cadre de son accord d’association avec l’UE, a déclaré mardi 20 mai Jean-Noël Barrot, qui a réaffirmé la volonté de Paris à reconnaître un État palestinien dans les prochaines semaines.

« Les images qui nous [parviennent] de Gaza, la situation des civils, des femmes et des enfants, nous obligent aujourd’hui à avancer d’un cran supplémentaire », a déclaré le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères sur France Inter.

Pour Jean-Noël Barrot, la demande des Pays-Bas adressée à la Commission européenne, visant à vérifier si Israël respecte l’article 2 de son accord d’association avec l’Union européenne – en vigueur depuis juin 2000 et fondé sur le respect des droits humains et des principes démocratiques – est pleinement justifiée.

« Nous avons soutenu cette initiative et j’appelle la Commission européenne à faire cet examen, à instruire cette demande et à montrer si oui ou non Israël respecte cet article, respecte ses obligations vis-à-vis des droits de l’homme », a-t-il dit.

Le chef de la diplomatie française a prévenu que la mise en œuvre de l’accord pourrait être suspendue en cas de non respect par Israël, avec des conséquences en matière de commerce.

Paris « déterminé » à reconnaître un État de Palestine

Dans le même temps, Paris affiche sa détermination à reconnaître un État palestinien. Cette décision devrait intervenir lors de la conférence internationale co-présidée par la France et l’Arabie saoudite, , qui se tiendra du 17 au 20 juin, afin de relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite « à deux États ».

« On ne peut pas laisser aux enfants de Gaza en héritage la violence et la haine. Donc il faut que tout cela cesse et c’est pourquoi nous sommes déterminés à reconnaître l’État de Palestine », a déclaré Jean-Noël Barrot.

Le ministre français a martelé que la situation à Gaza était « insoutenable parce que la violence aveugle, le blocage de l’aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière ».

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Avec agences