Papouasie-Nouvelle-Guinée : Corps découpé, vidéo virale… Que sait-on de ces actes de cannibalisme ?

«C’est notre viande, nous la cuisinerons et la mangerons », affirme dans une vidéo un homme montrant un pied avant de le lécher en Papouasie-Nouvelle-Guinée… Une vidéo devenue virale et relayée sur les réseaux et dans la presse. Le ministre de la Police du pays a condamné et jugé « terrifiants » lundi ces actes présumés de cannibalisme. Une photo d’un groupe d’hommes armés de machettes tenant ce qui semble être un pied sectionné figure lundi en Une d’un grand quotidien national, le Post-Courier. 20 Minutes fait le point.

Que s’est-il passé ?

Le contexte reste encore flou autour de ces actes barbares. Selon les informations relatées par le ministre de la Police Peter Tsiamalili, « une violente confrontation entre deux frères a dégénéré, ce qui a conduit à une issue déchirante ». Des villageois ont pris part au conflit, « ce qui a mené à l’horrible meurtre du frère aîné par son plus jeune frère », a-t-il rapporté. Ce Caïn vs Abel 2025 a défrayé la chronique tant par la violence de l’acte que sa propagation sur les réseaux. Mais ce n’est pas la seule victime.

La police a commencé à enquêter sur le meurtre barbare de sept personnes, en tout, au cours du week-end, a précisé le Post-Courier, après les déclarations d’une personne faisant l’apologie du cannibalisme sur les victimes.

De quoi sont accusés ces hommes ?

Si aucun des hommes n’est photographié en plein acte de cannibalisme, sur une deuxième photo également publiée en première page, un homme semble lécher ce reste humain en l’exposant devant la caméra. Le ministre de la Police Peter Tsiamalili a dit avoir été particulièrement troublé par ces images qui dépeignent vraisemblablement « de terrifiants actes de cannibalisme ».

Dans la vidéo, on peut voir plusieurs hommes armés d’arcs et de flèches brandir « fièrement » des parties du corps découpées annonçant : « Nous sommes la mafia, nous l’avons coupé. »

La police a conclu que les images avaient été prises dans le district de Goilala, dans le centre du pays, et le meurtre a eu lieu « il y a un mois », d’après Peter Tsiamalili.

Dans quel contexte se sont passés les événements ?

Depuis septembre, de violents conflits ont lieu entre tribus, notamment dans les hauts plateaux du pays, faisant des dizaines de morts, selon le Courrier International. Selon le média, une mine d’or est au cœur du conflit et une escalade de violences qui entoure sa fermeture.

Ce qu’avance aussi le Post-Courier expliquant que les sept personnes auraient été découpées à la suite d’un conflit autour du site d’extraction d’or alluvial. Mais, le commissaire adjoint de la police Benjamin Turin a souligné que les meurtres ont eu lieu assez loin de cette zone d’activité, ce qui rend l’enquête plus difficile.

Le cannibalisme est-il courant en Papouasie-Nouvelle-Guinée ?

Des cas de cannibalisme ont, dans l’histoire, été documentés chez un petit nombre de tribus de régions reculées de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cela vaut au pays de faire l’objet de clichés aussi désuets que tenaces, dont il s’efforce depuis des décennies de se débarrasser. « Une telle barbarie ne nous définit pas en tant que peuple ou nation », a écrit dans un communiqué dimanche le ministre de la Police.

« Ces actions barbares d’un groupe de jeunes non seulement choquent notre conscience collective mais présentent aussi une grave menace envers nos valeurs sociétales qui nous lient en tant que nation », a-t-il ajouté.

En avril 2024, le président des Etats-Unis Joe Biden avait suggéré que descannibales avaient pu dévorer son oncle, disparu dans le pays lors de la Seconde Guerre mondiale. Le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée James Marape avait minimisé ses propos et parlé de « confusion » chez le dirigeant américain.

Quels sont les derniers actes connus de cannibalisme dans le pays ?

En 2013, selon l’AFP, un homme avait été arrêté après avoir tué sa fille et lui avoir dévoré le cou et bu son sang. L’année d’avant, la police avait arrêté des dizaines de personnes liées à un culte cannibale présumé, accusées d’avoir tué au moins sept individus, mangeant leur cerveau et faisant de la soupe avec leurs pénis.

En 2011, un homme aurait été surpris en train de manger son nouveau-né durant un rite d’initiation à la sorcellerie.