Otan : Macron prévient Trump que « la guerre commerciale » entre alliés est une « aberration »

«On ne peut pas, entre alliés, dire il faut dépenser plus » pour la défense « et au sein de l’Otan se faire la guerre commerciale, c’est une aberration », a déclaré le président français devant la presse à La Haye, vis-à-vis de Donald Trump. « Cet effort collectif », notamment des Européens, « il impose de manière évidente la paix commerciale », c’est-à-dire d’ « abaisser toutes les barrières tarifaires qui existent ou qui ont été renforcées », a-t-il ajouté, jugeant que cela « devrait être la règle au sein de l’ensemble des alliés ».
Pour Emmanuel Macron, l’Union européenne doit maintenant « arriver à conclure » un accord avec les Etats-Unis. Il a assuré avoir évoqué le sujet « à plusieurs reprises » avec Donald Trump et encore « publiquement devant les autres » pendant ce sommet. Le chef de l’Etat français a précisé que son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et la Première ministre italienne Giorgia Meloni avaient « fait de même ».
Pas de « mystère » sur l’article 5
Prié de dire si le président américain était prêt à accéder à cette demande, il a botté en touche : « Posez-lui la question », a-t-il lancé. Emmanuel Macron a d’ailleurs à plusieurs reprises refusé de commenter les propos de Donald Trump, qui avait encore mardi déstabilisé ses alliés en affirmant que l’article 5 du traité de l’Otan, la pierre angulaire qui pose le principe de défense mutuelle, pouvait « se définir de plusieurs façons ».
« Mon travail, c’est pas de faire l’exégèse de ses propos », s’est agacé le président français. Il a néanmoins martelé qu’il n’y avait pas tellement de « mystère » autour du texte fondateur de l’Alliance atlantique et qu’il ne fallait « pas jeter le doute là-dessus ». Emmanuel Macron a aussi estimé que l’effort de défense promis par les alliés des Etats-Unis supposait « de l’unité, du respect et de l’anticipation », appelant notamment Washington à « anticiper les évolutions de déploiement des forces » américaines « sur le sol européen » et à « ne pas oublier » la guerre livrée par la Russie à l’Ukraine.

