On lui implante l’embryon d’un autre couple lors d’une FIV, elle doit « rendre » son bébé après la naissance
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Une habitante de Savannah, dans l’État de Géorgie, aux États-Unis, qui a eu recours à la fécondation in vitro, a découvert lors de l’accouchement qu’on lui avait transféré le mauvais embryon. L’enfant n’avait donc aucun lien biologique avec cette femme de 38 ans, qui a dû en confier la garde à ses parents biologiques.
Le bébé était alors âgé de cinq mois. L’Américaine a attaqué en justice ce mardi 19 février la clinique de fertilité, rapporte CBS News.
Un avocat en colère
« C’est le péché capital des cliniques de fertilité que de transférer le mauvais embryon à l’une de leurs patientes, a déclaré Adam Wolf, l’avocat de la plaignante. Cela ne devrait jamais arriver. » D’après les informations fournies dans la plainte, un donneur de sperme lui ressemblant, à savoir blanc et blond, avait été choisi pour la fécondation. La patiente avait cependant accouché en décembre 2023 d’un bébé afro-américain.
Cette photographe de mariage a décrit son accouchement comme le « moment le plus heureux de [sa] vie » mais aussi le « plus effrayant ». Elle a immédiatement craint de devoir se séparer de l’enfant, qu’elle considère encore comme son fils. « Je l’ai fait grandir, je l’ai élevé, je l’ai aimé, a témoigné la trentenaire, citée par NBC News. Je ne le voyais pas différemment que s’il était le mien, mon propre embryon génétique. » Finalement, les tests ADN ont confirmé que le bébé n’avait aucun lien génétique avec la plaignante et les parents biologiques ont intenté une action en justice.
« Une erreur sans précédent »
La plainte déposée ce mardi mentionne diverses négligences de la part de la clinique et du médecin dirigeant le laboratoire d’embryologie. D’autant que les ovules de la femme restent pour l’heure introuvables. Des dommages et intérêts ainsi qu’un procès devant un jury ont été demandés. L’établissement a de son côté expliqué « regretter profondément la détresse causée par une erreur sans précédent qui a entraîné une confusion dans le transfert d’embryons ».
Par ailleurs, a clinique a assuré qu’il ne s’agissait que d’un événement isolé et que celui-ci a donné lieu à un examen approfondi et à la mise en place de mesures de protection supplémentaires. Extrêmement rares, ces confusions ne font pas l’objet d’une réglementation fédérale, ni de recours standard garanti. Au-delà du cas de sa cliente, Adam Wolf a appelé à la mise en place d’une véritable réglementation en la matière.