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Nucléaire : Paris juge que la confrontation militaire avec l’Iran est « presque inévitable »

Le président américain Donald Trump a récemment assuré qu’il y aurait des «bombardements en Iran en l’absence d’un accord» sur le nucléaire.

Une confrontation militaire avec l’Iran est « presque inévitable » en cas d’échec des négociations sur le programme nucléaire de Téhéran. Cette phrase a été prononcée par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ce mercredi 2 avril à Paris. Toujours ce mercredi, un conseil de défense a été consacré à l’Iran, autour du président français Emmanuel Macron et de plusieurs de ses ministres. Le tout dans un contexte très tendu.

« Des bombardements » faute d’un accord sur le nucléaire iranien, c’est la menace formulée il y a quelques jours par Donald Trump. Dès son retour à la Maison Blanche en janvier 2025, le président américain a relancé sa politique de « pression maximale » sur l’Iran, sous forme de sanctions. Et désormais avec ces menaces de bombardements, même si Washington et Téhéran ont aussi échangé des lettres qui semblent ouvrir la voie à des négociations.

Mais ces discussions ne voient pas le jour et l’inquiétude monte. Ce mercredi 2 avril, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’est alarmé d’une possible « confrontation militaire », alertant sur ses conséquences déstabilisatrices pour toute la région du Moyen-Orient, lors d’une audition devant l’Assemblée nationale.

Mercredi toujours, Emmanuel Macron a présidé un conseil de défense sur l’Iran, au cœur d’une série d’enjeux stratégiques et de crises au Moyen-Orient. « Dix ans après la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien, notre confiance, notre conviction restent intactes, a souligné Jean-Noël Barrot. L’Iran ne doit jamais se doter de l’arme nucléaire. […] Notre priorité est de parvenir à un accord qui contraigne durablement de façon vérifiable le programme nucléaire iranien », a-t-il expliqué.

« Négocier urgemment »
Il a reconnu que « la fenêtre d’opportunité est étroite. Nous n’avons que quelques mois avant l’expiration […] de cet accord », a-t-il souligné. Le programme nucléaire de l’Iran reste au cœur de l’attention internationale, tout comme son soutien aux rebelles houthis au Yémen qui perturbent la navigation en mer Rouge.

« Il faut négocier urgemment et durement », confie à RFI une source diplomatique française. Urgence, car outre le risque d’escalade militaire, un compte-à-rebours est enclenché. Ce qui reste de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien arrive à échéance en octobre prochain. Des sanctions onusiennes visant l’Iran doivent être rétablies. Ce dossier inflammable entrera alors dans une nouvelle période d’incertitude.

Les pays occidentaux, États-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis une « riposte ferme » de l’Iran si le pays était bombardé en cas d’échec de la diplomatie.

L’Iran a conclu en 2015 un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l’Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires, en échange d’un allègement des sanctions internationales. Mais en 2018, au cours de son premier mandat, Donald Trump avait retiré les États-Unis de l’accord de manière unilatérale et rétabli les sanctions américaines.