Nucléaire : Après l’ultimatum de Trump, l’Iran prêt à des discussions indirectes avec les Etats-Unis

Sous la pression de Washington, Téhéran semble lâcher un peu de lest. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a indiqué lundi que son pays était ouvert à des négociations indirectes avec les Etats-Unis, après un ultimatum lancé par Donald Trump pour un nouvel accord sur le nucléaire.
« La voie est ouverte pour des négociations indirectes », a déclaré Abbas Araghchi, tout en rejetant des négociations directes avec Washington « tant que l’approche de l’autre partie à l’égard de la République islamique n’aura pas changé ».
La « pression maximale » de Trump
Donald Trump exerce depuis son premier mandat (2017-2021) une politique dite de « pression maximale » vis-à-vis de Téhéran avec de nombreuses sanctions, notamment contre le pétrole iranien. En 2018, il a retiré unilatéralement les Etats-Unis d’un accord international sur le nucléaire iranien, et a rétabli des sanctions contre l’Iran. L’accord conclu en 2015 prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d’un encadrement des activités nucléaires iraniennes.
En représailles au retrait américain et au retour des sanctions américaines, Téhéran, qui selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) respectait ses engagements, a depuis pris des distances avec l’accord. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire n’existent qu’à des fins civiles, notamment pour l’énergie.
Un mois et demi après son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump avait déclaré le 7 mars avoir écrit à l’Iran pour proposer des négociations visant selon lui à prévenir le développement par Téhéran d’armes nucléaires, brandissant la menace d’une intervention militaire. La lettre a été remise à Téhéran le 12 mars par Anouar Gargache, conseiller présidentiel des Emirats arabes unis.
Des relations diplomatiques rompues depuis 1979
Vendredi, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a déclaré que les menaces des Etats-Unis « ne les mèneraient nulle part » et a mis en garde contre des mesures réciproques « s’ils portaient atteinte à la nation iranienne ». Il a également rejeté la proposition de dialogue de Donald Trump, l’accusant de tenter de tromper l’opinion publique mondiale en présentant les Etats-Unis comme étant disposés à négocier et l’Iran comme n’étant pas prêt à s’engager.
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L’émissaire américain au Moyen-Orient, Steven Witkoff, a pour sa part déclaré vendredi que l’objectif du locataire de la Maison-Blanche était d’éviter un conflit militaire en établissant une relation de confiance avec l’Iran. Il a insisté sur le fait que la lettre n’était pas une menace. Téhéran et Washington ont rompu leurs relations diplomatiques après la Révolution islamique de 1979 qui a renversé le shah d’Iran.