Narcotrafic : Trois morts après une frappe américaine sur un bateau de trafiquants présumés
Les Etats-Unis ont annoncé avoir mené une frappe samedi contre un bateau de narcotrafiquants présumés dans les Caraïbes, tuant ses trois occupants, ce qui porte à au moins 65 morts le bilan de ces frappes aériennes ordonnées par l’administration de Donald Trump. Le président américain a récemment évoqué de possibles frappes terrestres visant des cibles « narcoterroristes », tout en assurant ne pas envisager de frappes contre le Venezuela.

Malgré les critiques et une crise avec le Venezuela, les États-Unis maintiennent leur ligne. Washington a annoncé avoir réalisé samedi une nouvelle frappe contre un bateau de narcotrafiquants présumés dans les Caraïbes, tuant les trois occupants. Cette attaque, révélée par le ministre de la Défense Pete Hegseth, porte à au moins 65 le nombre total de victimes de ces frappes aériennes ordonnées par l’administration de Donald Trump dans le cadre de la lutte contre l’afflux de drogue aux États-Unis.
« Ce navire, comme TOUS LES AUTRES, était connu de nos services de renseignement pour être impliqué dans le trafic illicite de stupéfiants, il transitait sur une route connue pour le trafic de drogue et transportait des stupéfiants », a déclaré Pete Hegseth sur X. « Trois narcoterroristes de sexe masculin se trouvaient à bord du navire lors de la frappe, qui a eu lieu dans les eaux internationales. Les trois terroristes ont été tués et aucun membre des forces américaines n’a été blessé », a-t-il ajouté.
La légalité des opérations remise en question
Il a assuré que Washington comptait « continuer à traquer […] et tuer » les narcotrafiquants qui seront « traités comme l’a été [le groupe djihadiste] Al-Qaïda ». Les États-Unis effectuent depuis début septembre des frappes dans le Pacifique et principalement dans les Caraïbes contre des navires qu’ils identifient comme étant liés à des narcotrafiquants.
Avant la frappe de samedi, le gouvernement Trump avait revendiqué 15 attaques ces dernières semaines, faisant selon lui 62 morts, sans fournir de preuve de liens entre les victimes et le narcotrafic. Des experts ont remis en question la légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects qui n’ont pas été interceptés ou interrogés. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé vendredi les États-Unis à cesser ces opérations, dénonçant des « exécutions extrajudiciaires » et exigeant des enquêtes « rapides, indépendantes et transparentes ».
De possibles frappes terrestres
Le président américain justifie ce déploiement par le conflit armé contre des gangs considérés comme « terroristes ». Donald Trump accuse notamment le président vénézuélien Nicolás Maduro de faire partie d’un cartel, ce que ce dernier dément et dénonce comme une tentative de déstabilisation de son pouvoir par les États-Unis. Ces derniers ont déployé huit navires de guerre dans les Caraïbes et des avions de chasse F-35 à Porto Rico. Un porte-avions américain, le plus grand au monde, est également en route pour la région.
Le président a reconnu avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA sur le territoire vénézuélien et a récemment évoqué la possibilité de frappes terrestres visant des cibles « narcoterroristes ». Il a toutefois assuré vendredi ne pas envisager d’attaques contre le Venezuela. Les autorités vénézuéliennes ont, pour leur part, annoncé avoir démantelé une cellule de la CIA qui aurait eu comme objectif d’attaquer un navire de guerre américain dans la région pour provoquer un incident attribué au Venezuela.
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Les opérations américaines suscitent également des tensions avec la Colombie. Donald Trump a critiqué son homologue colombien Gustavo Petro pour son inaction face à la production de cocaïne dans son pays et lui a imposé des sanctions économiques.

