International

Montée en puissance des bus électriques en Europe, mais la France est loin d’être la meilleure, selon une ONG

C’est une bonne nouvelle pour la planète. Alors que, d’après les textes de l’Union européenne sur les normes CO2 des autobus, les bus de ville doivent atteindre le zéro émission en 2035, selon l’ONG Transport and Environment (T & E), « si la croissance actuelle se poursuit, 100 % des nouveaux bus urbains achetés en 2027 seront zéro émission ». Près d’un nouveau bus sur deux (49 %) vendu en Europe en 2024 était en effet zéro émission (motorisation électrique ou hydrogène), dépassant les objectifs fixés par l’Union européenne, selon l’ONG.

« Le succès des bus à zéro émission est dû à la réglementation européenne, qui a clairement indiqué au marché que les jours du diesel étaient comptés », a indiqué Marie Chéron, experte pour T & E France, citée dans le communiqué de l’ONG publié lundi. Plusieurs mesures ont également favorisé le développement des motorisations électriques et hydrogènes au détriment du diesel, comme les zones à faibles émissions décrétées par les municipalités.

Il existe cependant des disparités en Europe, note T & E. En 2024, trois pays ont acheté 100 % de bus électriques neufs. Il s’agit des Pays-Bas, de l’Islande et de la Finlande. La Norvège et le Luxembourg ne sont pas loin derrière avec respectivement 99 % et 98 % de bus électriques neufs immatriculés en 2024. « L’Estonie se distingue par une transition particulièrement rapide : 84 % de nouveaux bus électriques en 2024, contre 0 % en 2023 », salue également T & E. Moins importants mais au-dessus de la moyenne tout de même, l’Espagne (57 %) et le Royaume-Uni (56 %), sont également en avance.

La France et l’Allemagne, en dessous de la moyenne

La France est en revanche à la traîne, avec seulement 33 % de bus urbains électriques immatriculés en 2024, en deçà de la moyenne des pays de l’Union Européenne (46 %). L’une des explications possibles à ce retard tient dans le choix de certaines collectivités, comme l’Ile-de-France, de miser sur le gaz et le biogaz. Avec 39 % de bus neufs roulant au gaz en 2024, la France est un des principaux pays à miser sur cette énergie. « La part importante de gaz (biogaz compris) dans les immatriculations devrait faire l’objet d’une vigilance particulière en France. Elle peut devenir un piège pour les collectivités car elle retarde leur transition vers les technologies zéro émission », ce qui « pourrait devenir coûteux » à terme, prévient Marie Chéron.

Pas mieux en Allemagne qui accuse aussi du retard avec 25 % de bus électriques neufs. En queue de classement on retrouve la Grèce (9 %), la Lituanie (5 %), la Hongrie (4 %) et la Slovaquie (0 %).