Moldavie : Victoire proeuropéenne contestée par le bloc prorusse.
Les Moldaves ont voté ce week-end pour les élections législatives, et le parti proeuropéen PAS a obtenu plus de 50 % des voix, selon les résultats officiels. Deux partis, « Cœur de la Moldavie » et « Grande Moldavie », ont été interdits de participer aux élections 48 heures avant le scrutin, en raison d’accusations de financement illégal et d’achats de voix.
Les Moldaves ont été appelés aux urnes ce week-end lors des élections législatives, où le parti pro-européen PAS a remporté plus de 50 % des voix, selon les résultats officiels. Ce succès n’a pas été bien accueilli par tous sur les réseaux sociaux, où de nombreux utilisateurs dénoncent un scrutin manipulé.
Des témoins rapportent : « Les électeurs ne sont tout simplement pas autorisés à accéder aux bureaux de vote. » D’autres ajoutent : « La Moldavie interdit à deux partis de participer aux élections législatives 48 heures avant le jour du scrutin pour ‘financement illégal et corruption d’électeurs présumés’. »
Ce discours est également repris par les dirigeants de l’opposition. Parmi eux, Igor Dodon, ancien président et membre du Bloc patriotique, a proclamé une victoire et appelé à une manifestation dans la capitale.
Cependant, les allégations selon lesquelles des citoyens auraient été empêchés de voter concernent principalement la Transnistrie, une région séparatiste où la présence militaire russe est forte, et qui vote majoritairement pour le bloc pro-russe, même si certains habitants possèdent des passeports moldaves.
Des embouteillages ont été signalés, notamment aux ponts menant aux bureaux de vote, qui n’étaient que douze, contre trente lors du référendum de l’octobre 2024 pour l’adhésion à l’Union européenne. Plusieurs vidéos partagées montrent qu’un secteur a été bloqué quelques heures en raison d’une alerte à la bombe. Pourtant, la participation aux élections est normale, avec 51,9 % des électeurs inscrits ayant voté, contre 52,3 % en 2021, indiquant une stabilité dans le nombre de votants.
Un autre point de discorde pour l’opposition réside dans l’interdiction de deux partis de présenter des candidats. Le parti prorusse « Cœur de la Moldavie » doit cesser ses activités pendant un an, suite à une décision de la « Central Electoral Commission », officialisée 48 heures avant le vote à la demande du ministère de la Justice. Cette mesure s’appuie sur des perquisitions qui ont révélé des soupçons d’achats de voix et de blanchiment d’argent, avec des implications possibles de Moscou, selon la justice moldave.
Le second parti, « Grande Moldavie », a également été interdit de participer aux législatives suite aux conclusions des services de police et de renseignement, étant suspecté d’achats de voix et de liens directs avec la Russie.
La campagne électorale a été marquée par des ingérences russes et de la désinformation. Selon une habitante de la Gagaouzie, région autonome pro-russe, elle aurait reçu 10 000 roubles russes pour voter pour le bloc patriotique pro-russe, une pratique de corruption qui aurait commencé dès le mois de mai. Elle mentionne Ilan Șor, un oligarque moldave exilé à Moscou, comme ayant promis de l’aider en échange de son vote.
Enfin, les autorités moldaves ont régulièrement alerté sur les tentatives d’ingérences russes, avec une campagne massive sur Telegram visant à discréditer les autorités européennes et la présidente moldave, ainsi que des pseudo-influenceurs rémunérés sur TikTok. Google a d’ailleurs annoncé avoir supprimé plus de 1 000 chaînes YouTube depuis juin 2024, liées à des opérations d’influence coordonnées ciblant la Moldavie. Une porte-parole de la Commission européenne a averti que, bien que les tactiques de manipulation russes ne soient pas nouvelles, leur intensité a nettement augmenté.

