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Mali : Un groupe djihadiste impose le voile et la séparation dans les transports

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) a déclaré qu’il est interdit aux voyageurs de se mélanger « que ce soit dans les transports interurbains collectifs ou dans les véhicules personnels » au Mali. Selon un correspondant de l’AFP, les règles étaient respectées ce lundi matin dans plusieurs gares routières de la capitale Bamako, avec des hommes installés devant et des femmes à l’arrière.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), lié à Al-Qaïda, a annoncé dans une vidéo en langue bambara qu’il est maintenant proscrit aux voyageurs de se mélanger « que ce soit dans les transports interurbains collectifs ou dans les véhicules personnels » au Mali.

« Les hommes et les femmes ne se mélangent pas et il faut que les femmes soient couvertes », a précisé un porte-parole du groupe djihadiste, Bina Diarra.

Des consignes respectées

Selon un correspondant de l’AFP, les consignes étaient appliquées ce lundi matin dans plusieurs gares routières de Bamako. Les hommes étaient assis à l’avant, une rangée était laissée vide, et les femmes prenaient place à l’arrière. De plus, les passagères rencontrées par l’AFP portaient des voiles. Des vendeuses de hijab ont également été aperçues dans ces gares.

« Nous n’exigeons pas d’elles ces tenues », a déclaré un chauffeur sous couvert d’anonymat. Cependant, « elles savent que sur la route, elles n’ont pas intérêt à ne pas les porter si jamais on tombe sur des djihadistes », a-t-il ajouté.

Un blocus économique

Depuis 2012, le Mali subit une grave crise sécuritaire alimentée notamment par les violences du JNIM et de l’État islamique au Sahel. La junte, au pouvoir depuis deux coups d’État en 2020 puis 2021, peine à contenir les attaques. En multipliant les opérations autour de Bamako, le JNIM cherche à isoler la capitale.

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Depuis septembre, le groupe djihadiste met également en place un blocus sur le carburant importé des pays voisins, une pénurie qui commence à perturber considérablement ce pays sahélien enclavé. Ils ciblent les camions-citernes de carburant provenant notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, par où transitent la majorité des biens à destination du Mali.