Mais c’est quoi le Commonwealth et à quoi ça sert ?

Ce lundi, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, doit rencontrer le roi d’Angleterre, Charles III. Un échange qui ne manquera pas de faire siffler les oreilles du président américain, Donald Trump, lequel n’a pas caché son désir de faire de son voisin du nord la 51e étoile de son drapeau. Et si l’affaire intéresse tant les Britanniques, c’est parce que la patrie du sirop d’érable et des caribous est l’un des principaux membres du Commonwealth dont Londres est le « patron ».
Nul besoin de rappeler que l’Angleterre possédait l’un des plus vastes empires coloniaux avant d’entamer, volontairement ou pas, une lente décolonisation au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Le processus ne s’est pas toujours fait dans la douleur, certains pays ayant opté pour un divorce pragmatique leur permettant de conserver des liens privilégiés avec le royaume britannique. Ils sont 56 a s’être ainsi réuni non plus sous l’Union Jack, mais sous la bannière du Commonwealth of nations depuis sa création, en 1949.
Démocratie, paix et gros sous
Le Commonwealth est une organisation intergouvernementale dotée d’un grand chef, Charles III, d’une secrétaire générale, Patricia Scottland, et d’une présidente, Naomi Mata’afa. Elle se définit elle-même comme « une association volontaire de 56 pays indépendants et égaux » même si, pour 15 d’entre eux, Charles III demeure le monarque constitutionnel. On appelle cela les « royaumes du Commonwealth », constitués notamment du Canada, de l’Australie, de la Jamaïque ou encore de la Nouvelle-Zélande.
Outre les jolis « objectifs communs » affichés que sont la paix et la démocratie, il y a aussi une affaire de gros sous. Parce qu’avec 56 pays et près de trois milliards d’habitants, le Commonwealth pèse dans le game de l’économie mondiale. Cette union permet aussi à ses membres de bénéficier d’accords commerciaux « bilatéraux ou régionaux » avantageux entre eux, notamment sur les « échanges alimentaires ».
Les trois plus gros partenaires commerciaux
Parmi les 56 membres du Commonwealth, l’Inde est l’un des plus importants partenaires de la Grande-Bretagne avec des échanges à hauteur de 52 milliards de dollars (50 milliards d’euros) selon India News. Les deux pays sont d’ailleurs en pleines négociations pour finaliser un accord de libre-échange devant notamment lisser les droits de douane.
Pour le Canada, le Royaume-Uni n’est autre que son troisième partenaire commercial mondial avec des échanges chiffrés à 47 milliards de dollars canadiens (31 milliards d’euros) en 2023. En termes d’investissements directs au Canada, la mère patrie arrive même en seconde position, juste derrière… les Etats-Unis.
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Le troisième plus gros partenaire du Royaume-Uni au sein du Commonwealth est l’Australie, monarchie constitutionnelle dont Charles III est le roi. Selon les chiffres du gouvernement britannique, en 2024, la somme des échanges s’élevait à près de 27 milliards d’euros, dont les trois quarts d’exportations du Royaume-Uni vers l’Australie.