International

L’Union européenne a compris “qu’il ne suffit pas d’attendre” que ses voisins se rapprochent d’elle et multiplie les gages de solidarité

Quelques mois à peine après le début de la guerre, les Vingt-sept ont accordé, en juin 2022, le statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie (reconnaissant aussi une perspective européenne à la Géorgie). S’ils devraient se prononcer cette année sur l’ouverture des négociations d’adhésion avec ces deux pays, le chemin sera encore long. Mais en attendant, l’UE cherche désormais donner des gages de son engagement. Elle s’est ainsi efforcée d’assurer que la création de la CPE, un nouveau club qui réunit tous les pays d’Europe (sauf la Russie et la Biélorussie, pas invitées), n’est absolument pas destinée à compenser un processus d’élargissement de l’Union embourbé. D’autant que ce forum inclut tant des pays aspirant à rejoindre l’UE que des Etats qui n’ont pas cette ambition (le Royaume-Uni, la Norvège, l’Islande, la Suisse, le Liechstenstein, l’Arménie, l’Azerbaïdjan…).

De l’aide concrète pour la Moldavie…

Ce jeudi, les dirigeants des Vingt-sept, ainsi qu’Ursula von der Leyen, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et le président du Conseil européen Charles Michel n’arriveront pas les mains vides à Chisinau. Ils inaugureront la nouvelle mission civile européenne en Moldavie, qui devrait durer deux ans. Dans ce cadre, les États membres mettront à disposition du pays 25 à 40 experts, afin de l’aider à renforcer sa cybersécurité, à gérer les crises et à prévenir les attaques hybrides, lancées par la Russie. D’autres aides seront annoncées, comme une assistance financière et technique supplémentaire ou encore la réduction des frais d’itinérance pour la téléphonie.

« La sécurité de l’Europe dépend de la Moldavie »

Par ailleurs, lundi dernier, les Vingt-sept ont adopté des sanctions européennes (gel des avoirs, interdiction d’entrer dans l’UE) contre sept individus, accusés de chercher à déstabiliser le gouvernement pro-européen moldave, pour le compte de la Russie. Y figure notamment le fugitif Ilan Sor, impliqué dans “le paiement et la formation de personnes en vue de provoquer le désordre et l’agitation lors des manifestations” systématiques en Moldavie. Ou encore l’oligarque Vladimir Plahotniuc, accusé d’avoir réalisé le “casse du siècle” – disparition d’un milliard d’euros des banques du pays. Est également visée la députée moldave Marina Tauber, vice-résidente du parti Sor, la seule de la liste à résider encore dans le pays.

… et un nouveau plan pour les Balkans

Les Vingt-sept veulent répondre à l’impatience des pays des Balkans, enlisés sur leur chemin vers l’Union

Mercredi, Ursula von der Leyen a également annoncé un nouveau plan de croissance pour les pays des Balkans occidentaux, qui s’impatientent d’attendre aux portes de l’Union. L’idée est donc de leur apporter déjà “certains des avantages de l’adhésion à l’UE”, à travers quatre chantiers : un rapprochement avec le marché unique de l’UE, l’approfondissement de l’intégration économique au sein de la région, une aide pour accélérer les réformes fondamentales dans ces pays (notamment en matière d’état de droit) et l’augmentation des fonds de pré-adhésion.

Il s’agit d’une “nouvelle approche” de l’UE, a expliqué la présidente. “Nous ne demandons pas seulement à nos partenaires de faire un pas vers nous, nous faisons aussi un grand pas vers eux.”