Los Angeles: Plusieurs milliers de militaires vont être déployés en renfort, une opération « dangereuse » et « inutile »

Les autorités américaines ont annoncé ce lundi 9 juin l’envoi d’environ 700 Marines et 2.000 autres membres de la Garde nationale à Los Angeles (Californie), en renfort des milliers de membres de la Garde déjà présents dans la ville. Une décision qui marque un nouveau tournant sécuritaire dans la gestion des tensions liées aux arrestations d’immigrés par les autorités fédérales.

Le commandement militaire régional (US Northern Command) a précisé que cette mobilisation était liée à la montée des menaces contre les bâtiments et agents fédéraux. Les militaires, basés dans le sud de la Californie, ont été intégrés à la force d’intervention baptisée Task Force 51.

Une mobilisation « injustifiée » et « inutile »

Le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom, farouchement opposé à la présence militaire, a dénoncé une escalade sans précédent. « Mobiliser l’une des forces d’élite de l’armée contre ses propres citoyens est totalement injustifié », a-t-il déclaré. Selon lui, lors de la première vague de déploiement de 2.000 autres membres de la garde nationale, seuls 300 ont été assignés, « les autres sont assis, inutilisés, dans des bâtiments fédéraux sans aucun ordre ».

Déjà engagé dans une procédure judiciaire contre le déploiement de la Garde nationale, le gouverneur s’oppose également à cette nouvelle mobilisation, estimant qu’elle participe au « fantasme d’un président dictatorial ». Il fustige une opération qui, selon lui, n’a rien à voir avec la sécurité publique : « C’est uniquement pour flatter l’ego dangereux du président. C’est irresponsable, inutile, et irrespectueux envers nos troupes. »

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Une première depuis les émeutes de 1992

Si les Marines ne sont pas autorisés à procéder à des arrestations sans activation formelle de la loi sur l’insurrection (Insurrection Act), leur présence sur le sol américain reste exceptionnelle. Un haut responsable du Pentagone a rappelé que les Marines n’avaient pas été mobilisés dans une ville américaine à cette échelle depuis les émeutes de 1992 à Los Angeles.

Leur mission exacte n’a pas été précisée, mais pourrait inclure des tâches de sécurisation de périmètres et de gestion de foule, selon une source proche du dossier. L’état-major a assuré que tous les militaires avaient été formés à la désescalade et aux règles d’usage de la force. Tous les militaires mobilisés auraient été « formés en matière de désescalade, gestion des foules et règles du recours à la force », selon le Pentagone.