Libéré par la justice française, l’influenceur algérien Doualemn voit son OQTF annulée
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Une nouvelle décision judiciaire vient une fois de plus contredire le ministère de l’Intérieur français dans l’affaire de l’influenceur algérien Doualemn. Cet homme, connu pour ses propos controversés sur les réseaux sociaux, a récemment obtenu une autorisation de séjour provisoire en France, ainsi qu’une indemnité de 1200 euros. Un dénouement qui met en lumière les tensions persistantes entre la France et l’Algérie, tout en exacerbant les débats sur les droits des étrangers et la politique d’expulsion du gouvernement français.
Un appel à la violence sur TikTok
Doualemn, de son vrai nom Boualem Naman, est un influenceur algérien résidant en France depuis 15 ans. En janvier, il publie une vidéo sur TikTok dans laquelle il appelle à infliger des souffrances à un opposant au régime d’Alger, un discours jugé incitant à la violence. Cette vidéo déclenche une réaction immédiate des autorités françaises, qui ordonnent son expulsion. Placé en garde à vue, l’influenceur a été rapidement libéré, mais une convocation pour son procès prévue pour le 24 février. En attendant, les autorités décident de lancer une procédure d’expulsion accélérée.
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Cependant, une première décision du tribunal administratif de Paris, le 29 janvier, suspend l’expulsion, estimant que les motifs avancés par le ministère de l’Intérieur ne sont pas suffisamment fondés, d’autant plus que Doualemn vit en France avec sa compagne et ses enfants. Le tribunal n’a pas toutefois rejeté l’idée d’une expulsion dans le cadre d’une procédure classique, plus longue.
Une décision judiciaire favorable à l’influenceur
Dans une nouvelle décision en date du 6 février, le tribunal administratif de Melun annule l’arrêté d’expulsion, obligeant la préfecture à réexaminer la situation du principal intéressé dans un délai de trois mois. De plus, Doualemn se voit octroyer une autorisation de séjour provisoire pendant cette période. La justice s’exprime ainsi contre l’action du ministère de l’Intérieur, une victoire pour l’influenceur qui, en parallèle, recevra une indemnité de 1200 euros pour sa détention jugée illégale.
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Les avocates de Doualemn, Me Marie David-Bellouard et Me Julie Gonidec, se sont réjouies de cette décision, dénonçant un « acharnement aveugle » de la part du gouvernement français. Elles ont souligné que leur client avait été victime d’une rétention illégale depuis le 29 janvier et ont salué cette « décision logique » qui met fin à cette situation.
Tensions entre Paris et Alger
L’affaire Doualemn intervient dans un contexte de relations tendues entre Paris et Alger, avec plusieurs influenceurs algériens devenant la cible des autorités françaises. Le ministère de l’Intérieur français n’a pas l’intention de se laisser faire et prévoit de contester cette décision en appel. Le recours ne sera pas suspensif, mais la procédure d’expulsion pourrait se prolonger avec une réunion de la Commission départementale d’expulsion des étrangers (COMEX) prévue le 19 février.
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Cette affaire, comme d’autres dans un climat de méfiance croissante entre les deux pays, soulève des questions sur les limites de la liberté d’expression en ligne, la politique d’expulsion et la gestion des tensions diplomatiques à travers des actions judiciaires.