Liban : A l’expiration du délai pour le retrait de ses troupes, Israël se maintient dans cinq villages du sud du pays
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L’armée israélienne s’est retirée, mardi, des villages du sud Liban. Mais elle y maintient cinq positions, quelques heures après le délai fixé pour le retrait de ses troupes dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah. Entré en vigueur le 27 novembre, l’accord de cessez-le-feu a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre Israël et le mouvement Hezbollah pro iranien, pendant lesquels les troupes israéliennes ont pris position dans le sud du Liban, à la frontière du nord d’Israël.
Aux termes de l’accord, Israël était censé avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU devaient être déployés. Le Hezbollah devait pour sa part démanteler ses infrastructures et se retirer au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. Fin janvier, l’échéance avait été reportée au 18 février.
Le Hezbollah affaibli
Puissant mouvement armé ayant dominé pendant des années la vie politique au Liban, le Hezbollah a été fondé et financé par l’Iran, ennemi juré d’Israël. Au début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes en direction du territoire israélien depuis le sud du Liban, son fief. Il disait agir « en soutien aux Palestiniens » et au Hamas, son allié. Les tirs transfrontaliers ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024. Le Hezbollah en est sorti affaibli, sa direction largement décimée.
L’armée israélienne a présenté sa décision de rester dans cinq points « stratégiques » comme « une mesure temporaire jusqu’à ce que les forces armées libanaises soient en mesure d’appliquer pleinement l’accord ». Cette annonce place les autorités libanaises dans une situation délicate vis-à-vis du Hezbollah, qui a estimé dimanche qu’il incombait au gouvernement libanais de pousser Israël à retirer ses troupes.
« Israël fera ce qu’il a à faire pour que le cessez-le-feu soit respecté »
« Le Hezbollah doit être désarmé, et Israël préférerait que l’armée libanaise s’en charge, mais personne ne doit douter qu’Israël fera ce qu’il a à faire pour que l’accord de cessez-le-feu soit respecté et pour défendre notre sécurité », a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Le nouveau gouvernement libanais a affirmé lundi que l’Etat devrait détenir le monopole des armes dans le pays et promis de libérer « tout le territoire », en plein débat au Liban sur le désarmement du Hezbollah.
Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Israël mène des frappes aériennes qui ont fait plus de 60 morts. Une vingtaine de personnes ont été tuées le 26 janvier, alors que des habitants tentaient de retourner dans leurs villages frontaliers.
Notre dossier sur le conflit au proche-Orient
Plus de 4.000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, selon le ministère de la Santé. Côté israélien, plusieurs dizaines de soldats et civils ont péri, d’après les autorités.