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Le président Macron garde le cap mais n’apaise pas la colère de la rue

Face à une mobilisation de la rue qui ne faiblit pas, le président de la République a tenu à répéter qu’il maintiendrait le cap (Ce texte va poursuivre son chemin démocratique. Il a été préparé par le gouvernement après des mois de concertation. Il a été ensuite porté par le gouvernement qui l’a modifié après concertation au Parlement”), que la réforme, aussi contestée soit-elle, est la meilleure – et la seule – réponse face à notamment à l’allongement de l’espérance de vie. Il a rappelé au passage, une petite infographie du journal Le Parisien à la main, que la France était une des exceptions européennes (avec la Suède).

Il a encore dit espérer une entrée en vigueur de cette réforme “d’ici à la fin de l’année”. L’objectif étant “que les gens commencent à avoir leur pension qui augmente, pour décaler l’âge légal de départ en retraite, pour accélérer le nombre de trimestres travaillés”.

“Le problème de la nation c’est Macron” : la classe politique française en colère après l’utilisation du 49.3 pour la réforme des retraites

La Première ministre confirmée

Politiquement, pas question, a-t-il répété, de pratiquer un remaniement ministériel. Elisabeth Borne, la Première ministre souvent présentée comme le premier fusible qui devrait sauter, “conserve toute ma confiance”. Pas question non plus d’envisager une dissolution des chambres. Dans son bras de fer politique avec l’opposition mais aussi avec les syndicats, tout signe de faiblesse est proscrit. La “maître des horloges” malgré le tumulte, veut continuer à dicter son tempo.

Colère syndicale

Dans son face-à-face avec les mouvements syndicaux, le chef de l’État français a dit regretter que les syndicats n’aient pas présenté de “proposition de compromis” sur le texte, avant de se lancer dans un plaidoyer pour défendre la “légitimité démocratique” de sa réforme après le rejet par les députés des deux motions de censure. II a également assuré qu’il voulait “réengager” le dialogue sur les conditions de travail avec les partenaires sociaux.

La critique lancée à l’égard du monde syndical à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation ce jeudi a sonné comme une provocation. Du côté de la CGT, Philippe Martinez, le leader de la Centrale, n’y a pas avec le dos de la cuiller. Pour lui, les propos du président sont “du foutage de gueule et du mépris pour les millions de personnes qui manifestent. C’est lunaire”, avant de poursuivre en démentant “Il continue de dire qu’il n’y a pas eu de propositions alternatives”, alors que les syndicats “ont tous fait des propositions alternatives”. Même réaction ulcérée du côté de la CFDT où Laurent Berger, son patron, accuse le président de mentir sur la position de son syndicat “pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste”.

Passer à autre chose

Un échange qui ne fera pas tomber la pression. Dans ce contexte, Emmanuel Macron a abordé l’avenir pour tenter de tourner au plus vite cette page de la réforme des retraites et passer à une nouvelle séquence. Dans cet entretien, il a ainsi décliné ses trois priorités pour la suite de son quinquennat : “le plein-emploi, l’ordre républicain, et mieux vivre”. L’occasion de lister les mesures déjà dans les tuyaux comme “200 brigades de gendarmerie, plus de juges et de greffiers pour juger plus vite, et une loi de programmation militaire qui va arriver pour nous protéger”. Pour la rentrée prochaine, le président dit vouloir rendre possible le remplacement “du jour au lendemain des profs absents dans les écoles”. Sur le “mieux vivre”, le président Macron dit vouloir mener la bataille” pour l’utilisation de l’eau”. “Il faut réduire les usages”, a-t-il expliqué alors que se profile un nouvel été de sécheresse. Mais avant d’en arriver là, il faudra en finir avec la séquence actuelle et cette mobilisation populaire qui ne semble pas vouloir faiblir.