Le pape se rend au Liban pour apporter un message de paix
Le Pape Léon XIV est attendu au Liban dimanche pour une visite de 48 heures. En dépit du rôle politique important des chrétiens au Liban, leur nombre a diminué au cours des dernières décennies, notamment en raison de l’émigration des jeunes.
Il se rend au Liban avec un message de paix dissimulé dans sa soutane. Le Pape Léon XIV est attendu dimanche dans ce pays multiconfessionnel de 5,8 millions d’habitants, en proie à une crise persistante et à la sortie d’un conflit particulièrement meurtrier avec Israël, après une visite en Turquie axée sur le dialogue pour l’unité des chrétiens.
Léon XIV devrait atterrir en milieu d’après-midi à l’aéroport de Beyrouth pour une visite de 48 heures. Longtemps considéré comme un modèle de coexistence, le Liban est plongé depuis 2019 dans une crise dévastatrice : effondrement monétaire, paupérisation généralisée, service public défaillant, explosion du port de Beyrouth en 2020 et conflit avec Israël. Malgré l’importance politique des chrétiens au Liban, seul État arabe à réserver le poste de président de la République à cette communauté, leur nombre a diminué au cours des dernières décennies, notamment en raison de l’émigration des jeunes.
Le Pape devra traverser la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah
Samedi, le Hezbollah a appelé le pape à dénoncer « l’injustice et l’agression » d’Israël contre le Liban, après avoir subi une frappe israélienne le 23 novembre qui a coûté la vie à son nouveau chef militaire. Cette demande pourrait être entendue, car pour se rendre au palais présidentiel, le Pape Léon XIV devra passer par la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, où les portraits de son chef tué par Israël côtoient des panneaux souhaitant la bienvenue au souverain pontife.
Les scouts du Hezbollah se préparent d’ailleurs à accueillir le pape sur cette route avec une fanfare, comme l’a annoncé la chaîne du groupe, Al-Manar. « Le choix du Liban est un choix courageux », a déclaré Mgr Hugues de Woillemont, président de l’Œuvre d’Orient, une organisation catholique venant en aide aux chrétiens d’Orient. « Le modèle multiconfessionnel du Liban est aujourd’hui extrêmement fragilisé par des logiques d’affrontement, même si le pays a à sa tête un président et un Premier ministre qui œuvrent ensemble », a-t-il ajouté.

