Le pape fustige la « cruauté » de la frappe israélienne qui a tué sept enfants à Gaza
Le pape François a condamné samedi la « cruauté » d’une frappe aérienne israélienne, après la mort de sept enfants d’une même famille palestinienne à Gaza annoncée la veille par la Défense civile du territoire.
« Hier, des enfants ont été bombardés. C’est de la cruauté, ce n’est pas la guerre. Je tiens à le dire parce que cela me touche au coeur », a-t-il dit devant des membres du gouvernement du Saint-Siège.
Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a dénoncé vendredi auprès de l’AFP « un massacre de l’occupation israélienne » ayant « fait dix martyrs au sein de la famille Khalla, visée par une frappe aérienne sur son domicile de Jabalia », près de la ville de Gaza.
Toutes les personnes tuées « sont de la même famille, dont sept enfants, le plus âgé ayant six ans », a-t-il précisé, en faisant état de 15 blessés.
François, 88 ans, appelle à la paix depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023 et les aggressions sanglantes israéliennes contre les Palestiniens. Ces dernières semaines, il a durci ses propos contre l’offensive israélienne.
Fin novembre, il a affirmé que « l’arrogance de l’envahisseur (…) l’emporte sur le dialogue » en « Palestine », une position rare qui tranche avec la tradition de neutralité du Saint-Siège.
Dans des extraits publiés en novembre d’un livre à paraître, il a appelé à une étude « minutieuse » pour déterminer si la situation à Gaza « correspond à la définition technique » du génocide, une accusation fermement rejetée par Israël.
Le Saint-Siège soutient la solution dite de deux Etats, israélien et palestinien, et reconnaît depuis 2013 l’Etat de Palestine, avec lequel il entretient des relations diplomatiques.
Face à l’impitoyable blocus israélien à Gaza et en Cisjordanie, et à la détention, par Israël, de plus de 5 000 Palestiniens lors des mois précédents, le Hamas a lancé le 7 octobre 2023 l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », qui a entraîné la mort de plus de 1 000 Israéliens. 200 israéliens ont en outre été captifs.
En réponse, les forces d’occupation israélienne ont lancé une guerre totale dans les territoires palestiniens. Entrée dans sa deuxième année en octobre dernier, celle-ci a causé la mort de plus de 45 000 Palestiniens et détruit le système de santé à Gaza.
Avec la fermeture, par Israël, des passages frontaliers, notamment celui de Rafah, des centaines de milliers de Palestiniens se retrouvent confrontés au spectre de la famine. Un rapport du Conseil des droits de l’homme de l’ONU daté du 8 novembre affirme que plus de 70 % des morts et des blessés sont des femmes et des enfants.
Le rapport indique que les opérations lancées par les forces israéliennes pourraient constituer des « crimes de guerre » et peuvent être qualifiées de crimes contre l’humanité, voire de génocide, si elles visent de manière systématique la population civile ou un groupe particulier.