Le Népal en reconstruction après les émeutes meurtrières : nouvelle Première ministre, dissolution et élections.
Le Népal a un nouveau Première ministre, Sushila Karki, depuis vendredi, après des manifestations qui ont fait au moins 51 morts. Des élections législatives sont prévues pour le 5 mars 2026 suite à la dissolution du Parlement ordonnée par le président Ramchandra Paudrel.
Le Népal débute un nouveau chapitre. Suite aux violentes manifestations antigouvernementales ayant causé au moins 51 morts, le pays a un nouveau Premier ministre depuis vendredi. Sushila Karki, âgée de 73 ans et ancienne cheffe de la Cour suprême, a été nommée dans la soirée pour sortir de la crise. C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste au Népal.
Dès son investiture, elle a proposé la dissolution du Parlement, une décision immédiatement ordonnée par le président Ramchandra Paudrel. Des élections législatives sont prévues pour le 5 mars 2026 afin de repartir sur de nouvelles bases.
La dissolution du Parlement figurait en tête des revendications des jeunes manifestants qui ont mené la contestation sous la bannière de la « Génération Z ». Le mouvement Hami Nepal a salué cette annonce sur Instagram, en rendant hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie pour ce moment.
La désignation de Sushila Karki, reconnue pour son indépendance, a eu lieu après deux jours de négociations intensifiées avec le chef d’état-major de l’armée, le général Ashok Raj Sigdel. Présent à la cérémonie d’investiture, Sudan Gurung, une figure de proue de la contestation, a félicité la nouvelle Première ministre.
Cependant, son nom ne faisait pas l’unanimité parmi les protestataires, qui réclament des changements radicaux. L’Inde a exprimé sa satisfaction quant à la nomination de Sushila Karki, espérant qu’elle aidera à rétablir la paix et la stabilité.
La crise, la plus meurtrière depuis l’abolition de la monarchie en 2008, a débuté lundi, lorsque la police a tiré sur des jeunes manifestants dénonçant le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites.
Le jour suivant, l’ancien Premier ministre KP Sharma Oli a tenté de reprendre le contrôle en ordonnant le rétablissement de Facebook, YouTube et X, tout en promettant une enquête « indépendante » sur les violences policières. Cela n’a cependant pas suffi à apaiser la colère.
De nombreux symboles du pouvoir ont été saccagés, et le Parlement a été incendié, tout comme la résidence de l’ancien Premier ministre KP Sharma Oli, qui a été contraint à la démission.
L’armée a depuis repris le contrôle de la capitale. Les soldats, accompagnés de véhicules blindés et de chars, continuaient vendredi à patrouiller dans les rues désertes de Katmandou, sous couvre-feu.
« Nous voulons la transparence du gouvernement, une éducation de qualité, de vraies opportunités d’emploi et une vie digne », a déclaré James Karki, 24 ans, porte-parole du mouvement de contestation.
Amika Bishwakarma, dont le mari a été tué par les forces de l’ordre lors d’une manifestation, a également fait part de ses attentes : « On ne demande pas la lune. On veut juste un peu plus d’égalité, que les riches ne prospèrent pas pendant que les pauvres continuent à dépérir. »

