Le Maroc accueille une ministre israélienne accusée de crimes de guerre
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Le tribunal administratif de Rabat a rejeté, ce mardi 18 février, une demande visant à interdire l’entrée au Maroc de la ministre israélienne des Transports, Miri Regev. Cette dernière est attendue à Marrakech pour participer à une conférence internationale consacrée à la sécurité routière.
Rejet d’une demande d’interdiction d’entrée au Maroc d’une ministre israélienne
La requête, déposée par le Groupe d’Action National pour la Palestine, visait à empêcher l’accès de Miri Regev au territoire marocain et à initier des poursuites à son encontre pour des accusations liées à des « crimes de guerre ». Les avocats du groupe avaient saisi la justice marocaine en urgence la veille de l’événement, soulignant la gravité des charges portées contre la ministre israélienne.
Dans sa décision, le tribunal administratif n’a pas donné suite à la demande du groupe. Aucune explication publique d’ordre juridique n’a encore été communiquée, mais ce refus met en lumière les enjeux diplomatiques et politiques liés aux relations entre le Maroc et Israël, réchauffées depuis la reprise officielle des relations bilatérales en 2020.
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Cette affaire intervient dans un climat tendu sur la scène internationale. La Cour pénale internationale (CPI) a récemment émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et de l’ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant. Ces derniers sont accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis lors des opérations militaires à Gaza. Les accusations, lourdes de conséquences, ont intensifié les tensions diplomatiques entre Israël et plusieurs pays.
Mobilisation judiciaire et tensions autour des relations maroco-israéliennes
Par ailleurs, des plaintes similaires ont été déposées dans d’autres juridictions contre des responsables israéliens, reflétant une mobilisation accrue de la société civile et des groupes pro-palestiniens. Ces actions judiciaires visent à sensibiliser la communauté internationale aux violations des droits humains dans les territoires occupés.
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Pour le Groupe d’Action National pour la Palestine, cette décision judiciaire constitue une défaite, mais le collectif a déjà annoncé son intention de poursuivre ses efforts pour attirer l’attention sur les questions des droits des Palestiniens. « Nous ne cesserons pas de dénoncer les crimes commis contre le peuple palestinien et de demander justice », a déclaré l’un des représentants du groupe.
Cette affaire met à nouveau en lumière la complexité des relations maroco-israéliennes, alors que le Royaume continue d’être observé de près par sa propre opinion publique, très sensible aux questions palestiniennes. La participation de Miri Regev à la conférence de Marrakech risque donc de raviver les débats sur la politique marocaine vis-à-vis d’Israël et du conflit israélo-palestinien.
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