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Le Ghana accueillera 40 migrants africains expulsés des Etats-Unis.

Le Ghana se prépare à accueillir une quarantaine de migrants expulsés des États-Unis, a déclaré le ministre des affaires étrangères Okudzeto Ablakwa ce mercredi soir. Une plainte a été déposée le 12 septembre aux États-Unis par l’association américaine d’avocats Asian Americans Advancing Justice, le cabinet Grossman Young & Hammond et l’American Civil Liberties Union (ACLU) contre le gouvernement américain pour contester l’expulsion illégale de cinq immigrants nigérians et gambiens vers le Ghana.


La politique de Donald Trump a des répercussions à l’échelle mondiale. Au Ghana, le pays se prépare à accueillir dans les jours à venir une quarantaine de migrants expulsés des États-Unis, a déclaré ce mercredi soir le ministre des affaires étrangères, Okudzeto Ablakwa. Il s’agit d’un deuxième convoi prévu dans le cadre d’un programme américain controversé.

La semaine dernière, le président ghanéen John Mahama avait annoncé qu’un accord avait été trouvé avec Washington pour accueillir des citoyens de pays tiers expulsés des États-Unis, originaires d’Afrique de l’Ouest. Début septembre, quatorze ressortissants ouest-africains avaient déjà été accueillis dans ce pays anglophone, situé entre le Togo et la Côte d’Ivoire.

**Une mesure phare de Donald Trump**

L’expulsion de personnes vers des pays tiers, dans lesquels elles n’ont souvent jamais vécu, fait partie des mesures emblématiques de Donald Trump contre l’immigration clandestine, avec des centaines d’expulsions déjà effectuées vers le Panama, le Salvador et le Soudan du Sud.

« Je peux vous révéler que nous en attendons quarante autres dans les prochains jours », a déclaré le ministre Okudzeto Ablakwa à la chaîne Channel1 TV. « Pour des raisons humanitaires et de solidarité panafricaine, nous acceptons nos compatriotes ouest-africains », a-t-il précisé.

Cependant, le ministre a souligné que le Ghana n’accepterait pas les « criminels ».

**Un cabinet américain porte plainte**

Selon Okudzeto Ablakwa, les personnes expulsées, qui sont contrôlées avant leur arrivée, pourront rester temporairement au Ghana ou transiter vers leur pays d’origine.

Les quatorze personnes déjà arrivées au Ghana, originaires du Nigeria, du Togo, du Mali, de Gambie et du Liberia, ont « indiqué vouloir retourner dans leur pays d’origine », a affirmé le ministre.

Les autorités ghanéennes avaient annoncé la semaine dernière que ces personnes étaient déjà rentrées chez elles, ce que contestent leurs avocats.

L’association américaine d’avocats Asian Americans Advancing Justice, le cabinet Grossman Young & Hammond et l’American Civil Liberties Union (ACLU) ont déposé une plainte le 12 septembre aux États-Unis contre le gouvernement américain.

**Des personnes toujours détenues dans des camps**

Cette plainte « conteste l’expulsion illégale par le gouvernement américain de cinq immigrants nigérians et gambiens vers le Ghana, un pays avec lequel ils n’ont aucun lien », ont déclaré les organisations dans un communiqué publié mardi.

« Chacun d’entre eux avait obtenu une protection contre l’expulsion de la part de juges américains spécialisés dans l’immigration, qui avaient déterminé qu’ils risquaient d’être persécutés ou torturés s’ils étaient renvoyés dans leur pays d’origine », ont-elles ajouté.

Selon les avocats, cinq des 14 personnes expulsées au Ghana étaient encore détenues lundi soir « dans un camp militaire entouré de gardes armés » aux alentours d’Accra.