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« Le diable est arrivé » : des moines ukrainiens, menacés d’expulsion d’un monastère à Kiev, refusent de partir

Le site est sous la juridiction de la branche de l’Eglise orthodoxe ukrainienne qui, avant l’invasion de février 2022, était rattachée au Patriarcat de Moscou et à son chef, le Patriarche Kirill, qui soutient l’attaque russe. Cette branche a depuis rompu ses liens avec Moscou.

« Ils nous ont donné deux semaines, jusqu’au 29 mars, pour partir du monastère (…) Nous ne pouvons pas faire ça, peu importe le prétexte », a déclaré le métropolite Pavlo, chargé de la Laure des Grottes.

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« Nous appelons aujourd’hui nos gens (…) C’est votre devoir de défendre cet endroit saint avec nous », a-t-il ajouté, dans un message filmé.

Selon lui, cette expulsion est « pire » que les répressions soviétiques contre le clergé de 1917, 1937 et des années 1960, quand des dizaines de milliers de prêtres orthodoxes avaient été envoyés au goulag ou exécutés.

« C’est la preuve qu’il n’y a pas de droits humains, seulement de la violence, le diable est arrivé », a estimé le métropolite ukrainien.

« Nous ne jetterons pas de pierres, nous allons juste prier. Mais je ne peux pas garantir la sécurité car des provocateurs viendront », a-t-il ajouté.

Le gouvernement ukrainien continue d’estimer que cette branche de l’Eglise ukrainienne reste de facto dépendante de la Russie et a multiplié les perquisitions et les poursuites visant des églises et des prêtres jugés proches de Moscou.

Les autorités russes ont d’ailleurs dénoncé avec vigueur la reprise en main du monastère, fondé au XIe siècle, classé par l’Unesco au patrimoine mondial et considéré comme le berceau de l’orthodoxie en Ukraine.