L’armée israélienne mène une opération meurtière à l’hôpital clé du nord de Gaza
L’hôpital Kamal Adwan était le dernier hôpital encore opérationnel du nord de Gaza. Il est aujourd’hui détruit, brûlé après les opérations israéliennes à Beit Lahia. Cet hôpital est régulièrement visé par l’armée israélienne, qui affirme que l’établissement est devenu un bastion du Hamas. Le directeur de l’hôpital a annoncé hier la mort de 5 membres du personnel dans un raid israélien.
L’armée israélienne a annoncé ce vendredi mener une opération près de l’un des derniers hôpitaux opérationnels dans le nord de Gaza, indiquant avoir lancé des opérations contre des combattants du Hamas. Le mouvement palestinien accuse les soldats israéliens d’avoir pris d’assaut l’établissement.
L’armée israélienne a annoncé avoir lancé une opération, vendredi 27 décembre, contre des combattants du Hamas près de l’un des derniers hôpitaux encore opérationnels dans le nord de Gaza, le mouvement palestinien accusant les soldats d’avoir pris d’assaut l’établissement.
L’opération près de l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahia intervient au lendemain de l’annonce par le directeur de cet hôpital, le Dr Hossam Abou Safiya, de la mort de cinq membres de son personnel dans une frappe israélienne.
L’armée israélienne, interrogée par l’AFP, n’a pas réagi sur cette frappe dans la bande de Gaza dévastée par 14 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas. Dans son communiqué vendredi, l’armée a affirmé que l’hôpital était devenu « un bastion des organisations terroristes et continue d’être utilisé comme cachette par les terroristes ».
S’appuyant sur des informations des services de renseignements, les forces israéliennes ont lancé une opération à proximité de l’hôpital, selon l’armée. « Les troupes mènent des opérations ciblées » et essayent d’éviter que les civils, patients et personnel médical ne soient touchés, a-t-elle ajouté.
Depuis le 6 octobre, Israël a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher les combattants du Hamas de se regrouper, selon l’armée de l’État hébreu. Avant de lancer l’opération près de l’hôpital, l’armée israélienne a déclaré que ses troupes avaient « facilité l’évacuation sécurisée des civils, des patients et du personnel médical » de l’établissement.
Des conditions de vie « épouvantables » à l’hôpital Kamal Adwan
De son côté, le Hamas a indiqué dans un communiqué que « l’armée d’occupation a pris d’assaut l’hôpital Kamal Adwan, forçant le personnel médical, les patients, les blessés et les personnes déplacées à évacuer ». Il a accusé les forces israéliennes « de détenir les personnes évacuées ».
« Le Hamas tient l’occupation entièrement responsable de la vie des patients, des blessés et du personnel médical, qu’elle a arrêtés et emmenés dans un lieu inconnu », a ajouté le mouvement. Toute communication avec a été coupée, selon le Hamas.
Les responsables de l’hôpital n’étaient pas joignables dans l’immédiat pour commenter ces informations. L’armée israélienne accuse régulièrement le Hamas d’utiliser les hôpitaux comme centres de commandement pour lancer des attaques contre ses forces, ce que le Hamas dément.
À plusieurs reprises, le Dr Hossam Abou Safiya avait exprimé ses inquiétudes, accusant les forces israéliennes de viser l’hôpital. « Le monde doit comprendre que notre hôpital est pris pour cible dans l’intention de tuer et de déplacer de force les personnes qui s’y trouvent », a-t-il déclaré lundi. L’Organisation mondiale de la santé a qualifié les conditions de vie à l’hôpital Kamal Adwan d’ »épouvantables » et a déclaré que l’établissement fonctionnait à un niveau « minimum ».
En riposte à une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, l’armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice contre le territoire palestinien qu’elle assiège depuis. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, au moins 45 436 Palestiniens y ont péri.
L’attaque du Hamas menée à partir de la bande de Gaza a entraîné la mort de plus de 1 200 personnes côté israélien, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.