International

L’ami du Hezbollah et de Bachar al Assad: qui est le (probable) futur président du Liban?

À 57 ans, le chef du mouvement Marada (chrétien et nationaliste, droite) a vu ses chances de succéder à Michel Aoun grimper d’un cran après avoir été adoubé par le puissant Hezbollah (et son allié Amal). Le mouvement chiite, qui conserve une influence prépondérante sur la scène nationale malgré un reflux aux législatives de l’an dernier, a annoncé mardi son appui à celui en qui il voit un “candidat naturel”, après plus de quatre mois de vacance présidentielle… Une bagatelle en comparaison avec le fossé de près de deux ans et demi qui avait séparé la fin de mandat de Michel Sleimane et l’élection de Michel Aoun fin 2016.

« Ennemi public numéro un » pour beaucoup de Libanais, Riad Salamé jette l’éponge dans un contexte tourmenté

Au Liban, le Président est élu par le Parlement, à la majorité des deux tiers (au premier tour). Le poste est dévolu à un chrétien maronite, en vertu de l’accord de partage des pouvoirs entre les différentes communautés.

Né en 1966, Sleimane Frangié est issu d’une grande famille chrétienne maronite originaire de Zghorta, près de Tripoli, dans le nord du Liban. Outre avec le Hezbollah, il entretient un lien privilégié avec le président syrien Bachar al Assad. L’héritage d’une amitié familiale : lors d’un séjour en Syrie en 1957, son grand-père lui aussi prénommé Sleimane (qui deviendra président de la République de 1970 à 1976) fait la rencontre d’un jeune officier alaouite avec qui il se lie d’amitié, Hafez al Assad, qui plus tard s’emparera du pouvoir et accèdera lui aussi à la présidence de son pays. Cette relation amicale doublée d’accointances politiques pro-syriennes mènera à un terrible drame familial. En 1978, alors que son grand-père s’est retiré de la présidence et que la guerre civile a éclaté depuis trois ans, son père Antoine (Tony) est assassiné avec une partie de sa famille, dont sa mère et sa sœur.

Le Liban en plein effondrement confronté à un vide politique