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La valeur de Twitter a fondu de moitié depuis son rachat par Elon Musk

Valorisé à 44 milliards de dollars il y a environ cinq mois, le réseau social serait maintenant évalué à environ 20 milliards de dollars

Selon le nouveau propriétaire du réseau social, la valorisation de Twitter serait de 20 milliards de dollars, apprend-on dans une lettre interne consultée par des médias américains. La valorisation du titre avant son retrait de la bourse fin 2022 était de 44 milliards. Le réseau social aurait donc perdu une grande partie de sa valeur suite à la fuite des annonceurs publicitaires.

Le rachat de Twitter par Elon Musk en octobre 2022, et ses multiples rebondissements n’auront pas été sans conséquence. Sa valorisation a fondu depuis comme neige au soleil. Selon un document interne consulté par plusieurs médias américains, le nouveau propriétaire du réseau social estime sa valorisation à 20 milliards de dollars, contre 44 il y a cinq mois au moment de l’acquisition du réseau social par l’entrepreneur.

La lettre interne aux employés concernait l’intéressement au sein du groupe de San Francisco et l’attribution d’actions de X Holdings, société qui chapeaute Twitter depuis son rachat, fin octobre. Le programme d’octroi de parts évalue la plateforme à 20 milliards de dollars, soit proche de la capitalisation de Snap (18,2 milliards), maison mère de Snapchat, ou du réseau social et site créatif Pinterest (18,7), tous deux cotés. Sollicité par l’AFP via l’adresse électronique dédiée à la presse, Twitter a généré une réponse automatique contenant uniquement un émoji en forme de tas d’excréments.

Une situation financière en berne et des scandales à répétition

Dans le document interne, Elon Musk justifie la brutale contraction de la valorisation par les difficultés financières connues par le groupe, un temps au bord du dépôt de bilan, selon lui. « Twitter était parti pour perdre 3 milliards de dollars par an », a écrit Elon Musk dans un message posté samedi sur la plateforme. Ce chiffre s’explique, selon lui, par une perte de chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars et des échéances de dette d’un montant équivalent.

Une débâcle financière qui s’est accentuée avec l’arrivée du milliardaire à la tête de l’entreprise. D’après Platformer, le chiffre d’affaires publicitaire (qui représente 90% de ses revenus) de Twitter sur la région EMEA (Europe et Moyen-Orient) était en chute de 15% en 2022 par rapport à 2021, et les engagements hebdomadaires se sont même effondrés de 49%. A l’origine de cette dégringolade, la fuite des annonceurs. D’après l’ONG Media Matters, 50 des 100 plus gros annonceurs mondiaux ont arrêté (ou annoncé qu’ils allaient arrêter) leurs dépenses sur Twitter depuis la prise de pouvoir de Musk. Le manque à gagner pour le réseau social serait de 317 millions de dollars.

Ce choix de retrait des annonceurs est motivé par la peur d’être exposé à un scandale touchant la plateforme. En effet, Twitter et son nouveau propriétaire n’ont pas fait parler d’eux en bien ces derniers mois suite aux choix d’Elon Musk de rouvrir les comptes bannis dans le passé, dont celui de Donald Trump. L’OMS a aussi accusé jeudi 23 mars Elon Musk, sans le nommer, de propager des « fake news » après un tweet du multimilliardaire appelant les pays à « ne pas céder de leur autorité » face au projet d’accord international visant à lutter contre les pandémies. La polémique a démarré un peu plus tôt dans la journée, lorsque Elon Musk a tweeté: « Les pays ne doivent pas céder de leur autorité à l’OMS », en référence aux discussions en cours au sein de l’agence onusienne pour établir un accord visant à aider les pays à mieux prévenir et lutter contre les pandémies.

Par ailleurs, des fragments du code source de Twitter ont été publiés sur la plateforme de développement GitHub, a indiqué cette dernière dimanche à l’AFP, confirmant une information du New York Times. A la demande du réseau social, GitHub a retiré ces fichiers de son site, mais le fait qu’ils y aient été exposés, même brièvement, pourraient permettre à des pirates d’identifier des failles dans le logiciel d’origine de Twitter.