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La technologie « stop and start » pourrait être interdite aux États-Unis

Les moteurs de voitures qui s’éteignent à chaque feu rouge vivent-ils leurs derniers instants aux Etats-Unis ? Le patron de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), Lee Zeldin, a déclenché une tempête médiatique en annonçant sur X vouloir « corriger » ce qu’il considère comme une aberration : les systèmes « stop and start », adoptés depuis plus d’une décennie pour réduire la consommation de carburant et les émissions de CO2.

« La technologie « stop and start », c’est quand votre voiture meurt à chaque feu rouge pour que les constructeurs reçoivent un trophée de participation climatique », a-t-il écrit, avant d’ajouter : « L’EPA l’a approuvée, tout le monde la déteste, donc on va y remédier. » Ces déclarations, relayées par le site Internet Drive.com et Newsweek, laissent entendre que l’agence pourrait bientôt interdire purement et simplement cette fonctionnalité, ou du moins supprimer les incitations réglementaires qui en ont favorisé la généralisation.

Une technologie née des normes environnementales

Déployé massivement depuis la présidence du démocrate Barack Obama, le système « stop and start » a été conçu pour couper le moteur lorsque le véhicule est à l’arrêt – à un feu ou dans les embouteillages par exemple – puis le relancer automatiquement dès que le conducteur redémarre. Son adoption s’est accélérée grâce aux crédits carbone qu’il permettait aux constructeurs de collecter, même s’il n’a jamais été rendu obligatoire par la loi.

Mais cette technologie, initialement saluée pour ses vertus écologiques, est devenue impopulaire auprès d’une partie des automobilistes. Selon Newsweek, elle est critiquée pour ses effets secondaires : démarrage parfois lent, climatisation interrompue à l’arrêt, usure prématurée du démarreur. Et surtout, un manque de contrôle : dans beaucoup de modèles, le système est activé par défaut à chaque démarrage, sans possibilité de le désactiver définitivement.

Economie de carburant réelle, mais limitée

Un utilisateur a ainsi commenté sous la publication de Lee Zeldin : « J’ai désactivé cette fonction immédiatement avec un logiciel de reprogrammation. C’est super agaçant. Je détestais surtout qu’elle se réactive à chaque fois que je redémarrais la voiture. » Un autre renchérit : « Merci ! Je la déteste. Bien sûr, on peut la désactiver – mais rien que le fait qu’elle soit présente dans une voiture à essence, c’est ridicule. »

Nommé par Donald Trump à l’Agence de protection de l’environnement (EPA), Lee Zeldin veut faire interdire les systèmes d’arrêt-démarrage automatiques sur les voitures.
Nommé par Donald Trump à l’Agence de protection de l’environnement (EPA), Lee Zeldin veut faire interdire les systèmes d’arrêt-démarrage automatiques sur les voitures. - A. Brandon/AP/SIPA

Les défenseurs du système rappellent qu’il permet bel et bien de réduire la consommation de carburant – du moins en circulation urbaine. Selon des tests cités par Newsweek et menés par la Society of Automotive Engineers, l’économie de carburant varie de 7 à 26 % en fonction du trafic. Aujourd’hui, la majorité des constructeurs continuent à équiper leurs véhicules, notamment pour ne pas se retrouver en infraction vis-à-vis des objectifs fédéraux en matière de consommation moyenne.

Une mesure emblématique de la déréglementation

L’annonce de Lee Zeldin s’inscrit dans une offensive bien plus large : comme l’explique Drive.com, le chef de l’EPA a détaillé dans un communiqué intitulé The Great American Comeback, publié en mars 2025, une série de reculs sur les normes environnementales. Parmi les cibles : les mandats sur les véhicules électriques, les standards de qualité de l’air et les obligations de reporting sur les émissions de gaz à effet de serre.

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L’éventuelle suppression des systèmes « stop and start » s’inscrirait ainsi dans une volonté plus globale de relâcher la pression sur les constructeurs automobiles, tout en répondant à une frange de l’opinion qui perçoit certaines avancées écologiques comme des contraintes. Reste à savoir si l’EPA franchira le pas d’une interdiction totale, ou si elle se contentera de couper les aides qui ont popularisé cette technologie.