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La Grèce va commander une quatrième frégate « Belharra » à la France.

La Grèce s’apprête à acquérir une quatrième frégate de défense et d’intervention (FDI) du français Naval Group, et le projet de loi pour cette acquisition sera présenté au Parlement. La Grèce a signé avec la France en 2021 un partenariat stratégique dans la défense et la sécurité, comprenant 24 appareils Rafale et trois frégates Belharra pour un montant total de plus de 5,5 milliards d’euros.


La Grèce se prépare à acquérir, comme prévu, une quatrième frégate de défense et d’intervention (FDI) du français Naval Group. « Le projet de loi pour l’acquisition d’une quatrième frégate de type *Belharra* [nom donné à la FDI pour sa version à l’export, en référence à la célèbre vague basque] est prêt » et sera présenté au Parlement, a déclaré mercredi le ministre de la Défense Nikos Dendias à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale grec.

Après le *Kimon*, le *Nearchos* et le *Formion*, les trois premières FDI grecques, la quatrième devrait être nommée *Themistocles*. Cependant, la commande n’a pas encore été officialisée, le processus parlementaire n’étant pas encore achevé.

### Une version d’exportation avec un armement renforcé

La Grèce avait signé avec la France en 2021 un partenariat stratégique en matière de défense et de sécurité, comprenant la commande de 24 avions Rafale ainsi que trois frégates *Belharra*, pour un montant total dépassant 5,5 milliards d’euros, dont 3,5 milliards pour les chasseurs. Les deux pays ont également inclut dans leur accord une option pour l’achat d’une quatrième frégate. La signature entre Athènes et Paris pourrait coïncider avec la cérémonie de remise de la frégate *Kimon*, la première FDI grecque, attendue à la base navale de Salamine à la fin de l’année, selon le site grec Ekathimerini.

Le premier exemplaire de ce nouveau programme de frégates FDI lancé par Naval Group, *l’Amiral Ronarc’h*, a quitté Lorient lundi dernier pour Brest, destiné à la marine française. La commande française comprend cinq frégates qui devraient être livrées entre 2025 et 2032. La version d’export de cette FDI présente quelques différences, notamment un armement plus puissant.

Bien que les plateformes françaises et celles destinées à l’exportation partagent la tourelle de calibre 76 mm, deux canons téléopérés de calibre 20 mm, deux lanceurs de missiles antinavires Exocet et le radar Seafire 500, les navires grecs embarqueront 32 missiles surface-air Aster 30 NT – au lieu de 16 pour la version française –, deux triples lance-torpilles – au lieu d’un double –, ainsi qu’un système antiaérien à courte portée, des brouilleurs et des leurres antimissiles et antitorpilles.

Le *Themistocles* devrait également bénéficier d’une montée en gamme par rapport aux trois autres frégates, avec la capacité de lancer des missiles balistiques Elsa [European Long-Range Strike Approach], d’une portée supérieure à 500 km, actuellement en phase de développement par la France, l’Allemagne, l’Italie et la Pologne. De plus, plusieurs mises à niveau des systèmes et l’intégration de capacités de drones sont prévues pour cette nouvelle version de frégate.

### Des défis croissants pour la sécurité en Europe

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, dont le pays joue un rôle clé au sein de l’Otan notamment en raison de sa position géographique stratégique en Méditerranée orientale, a évoqué à plusieurs reprises les défis croissants pour la sécurité de l’Europe. En avril, la Grèce a ainsi annoncé la refonte de son armée, qualifiée de « la plus importante » de son histoire moderne, avec un budget d’environ 25 milliards d’euros.

En plus des Rafale et des frégates, la Grèce a également commandé 20 avions de chasse F-35A pour un montant de 3,5 milliards d’euros, avec une première livraison prévue pour fin 2028. Client historiquement significatif de l’industrie de la défense européenne et américaine, la Grèce consacre un pourcentage de son PIB – plus de 3 % – à la défense, ce qui est supérieur à la moyenne des pays européens, derrière la Pologne, l’Estonie et la Lettonie. Pour 2025, son budget défense atteindra 6,13 milliards d’euros.