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Kurdes : Le PKK prêt à faire la paix avec la Turquie

Une décision aussi retentissante que celles des Farcs, qui avaient déposé les armes en Colombie en 2016. Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a approuvé samedi l’appel de son chef historique Abdullah Öcalan à cesser les hostilités avec la Turquie et à ouvrir les discussions en vue de sa dissolution. « Afin d’ouvrir la voie à la mise en œuvre de l’appel d’Apo (« oncle » en kurde) à la paix et à une société démocratique, nous déclarons un cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui », a annoncé le comité exécutif du PKK, basé dans le nord de l’Irak, répondant ainsi à l’appel historique de son fondateur, emprisonné depuis vingt-six ans.

Cette trêve, si elle est respectée et débouche sur un accord de paix, mettrait fin à quatre décennies de guérilla qui ont fait au moins 40.000 morts. Dans un long message publié en turc par l’agence ANF, proche du parti armé, le PKK approuve en lettres capitales le message d’Öcalan, délivré jeudi à Istanbul :

« « NOUS SOMMES D’ACCORD AVEC LE CONTENU DE L’APPEL TEL QU’IL EST, ET NOUS DÉCLARONS QUE NOUS LE RESPECTERONS ET LE METTRONS EN OEUVRE. » »

« Aucune de nos forces ne mènera d’action armée à moins d’être attaquée », affirme-t-il. A l’issue de quatre mois de dialogue initié par les autorités turques et conduit par le principal parti prokurde DEM, Abdullah Öcalan a lancé un appel pour « la paix et une société démocratique », ordonnant au PKK de « déposer les armes » et de « se dissoudre ». Pour lui, l’époque qui prévalait lorsqu’il a décrété la lutte armée, en 1984, est révolue insistait-il en affirmant « assumer la responsabilité historique de cet appel ».

Une « opportunité historique »

La direction du PKK réclame la liberté pour son fondateur, âgé de 75 ans, condamné à vie et détenu sur une île au large d’Istanbul : « Le dirigeant Abdullah Öcalan doit pouvoir vivre et travailler en toute liberté physique et établir des relations sans entrave avec qui il veut, y compris ses amis ». Preuve que malgré le temps, « Apo » inspire toujours le respect, le PKK l’appelle à diriger en personne le congrès du Parti qui procédera à sa dissolution.

Les autorités turques avaient initié le dialogue en octobre via le principal parti prokurde représenté au Parlement, le DEM, qui s’est rendu à trois reprises auprès du vieux leader du PKK dans sa prison sur l’île d’Imrali. Au lendemain de l’appel d’Öcalan, le président Recep Tayyip Erdogan a salué une « opportunité historique d’avancer vers l’objectif de détruire le mur de la terreur » et a promis « veiller de près à ce que le processus engagé soit mené à bien ».