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Kais Saied ne recevra pas Paolo Gentiloni, commissaire européen à l’économie

Le Commissaire européen à l’Economie a déjà rencontré ce matin le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar

Le président de la République tunisienne, Kais Saied ne recevra pas, contrairement à ce qui était prévu, le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni, arrivé aujourd’hui dans le pays arabe le plus proche de la côte italienne pour une visite officielle. C’est ce qu’a confirmé la mission de l’Union européenne à Tunis auprès de « l’Agence Nova », précisant que Gentiloni avait déjà rencontré ce matin le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, et que des pourparlers devraient être en cours avec le ministre de l’Economie, Samir Said, et le gouverneur de la banque centrale, Marouane Abassi. Dans l’après-midi, la visite se terminera par une rencontre avec la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, et une autre conversation dans le bâtiment gouvernemental de la Kasbah avec la Première ministre, Najla Bouden. Il n’est pas encore clair s’il y aura ou non un point presse. Le commissaire devait faire quelques commentaires aux journalistes devant le palais de Carthage, siège de l’administration présidentielle, après avoir rencontré Saied. Les raisons pour lesquelles la réunion a été sautée ne sont pas claires.

Selon une note de la Commission européenne publiée avant la visite, « le commissaire discutera des réformes socio-économiques envisagées par le gouvernement, dans un contexte de conjoncture difficile », ainsi que « des modalités d’une éventuelle nouvelle politique macro-économique ». opération d’assistance financière, dont la Commission peut examiner si les conditions préalables sont remplies. » Selon la note, Gentiloni aura également l’occasion d’échanger des vues avec des représentants du secteur privé et de la société civile.

Après avoir archivé l’expérience de la révolution du jasmin, la Tunisie est désormais entre les mains du président de la République, Kaies Saied, qui a centralisé tous les pouvoirs sur lui-même alors que le pays est gravement menacé d’effondrement économique. Un dossier qui concerne aussi l’Italie pour au moins deux raisons : les flux migratoires et l’approvisionnement énergétique. Les arrivées de migrants se sont multipliées de manière spectaculaire avec la dégradation de la situation socio-économique et risquent d’atteindre les sommets de 2014 (170 débarquements au total par la mer) et 2016 (180 arrivées par la mer). Pas seulement. Le gazoduc Transmed, également connu sous le nom de gazoduc Enrico Mattei, achemine le gaz algérien vers l’Italie via la Tunisie. Et l’Algérie est désormais le premier fournisseur de gaz de l’Italie. Sans compter que le projet d’interconnexion électrique entre l’Italie et la Tunisie – pour lequel Bruxelles a récemment approuvé un prêt de 300 millions d’euros – pourrait servir de moteur aux investissements italiens dans les énergies renouvelables en Afrique du Nord, transformant l’Italie en un « hub énergétique » pour l’Europe. toute l’Europe. A cela, il faut ajouter que l’année dernière l’Italie est devenue le premier partenaire commercial de la Tunisie, dépassant pour la première fois la France.

Surtout, ce qui inquiète, c’est la décision du Fonds monétaire international (FMI) de retarder l’approbation définitive du maxi-prêt de 1,9 milliard d’euros prévue le 19 décembre. C’est un problème, car désormais la chaîne des financements internationaux nécessaires pour éviter l’effondrement financier du pays risque de se bloquer. De l’aveu du directeur général des ressources et soldes au ministère des Finances, Ibtisam Ben Aljia, la Tunisie devrait mobiliser 5 milliards de dinars (1,47 milliard d’euros) d’emprunts extérieurs d’ici la fin de l’année. Et sans la première tranche du FMI, les créanciers pourraient reculer, tant les Arabes occidentaux que les Arabes du Golfe. Un risque que le gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni tente à tout prix d’éviter.

Selon l’agence de notation Fitch, les besoins de financement public de la Tunisie atteindront respectivement 16,4% du PIB et 16,8% du PIB en 2022 et 2023, tirés par d’énormes dépenses supplémentaires pour absorber le choc de la guerre en Ukraine et par la dette extérieure. échéances : soit 1,4 milliard de dollars en 2022 et 2,0 milliards de dollars en 2023. Selon les autorités tunisiennes, environ 1,3 milliard de dollars de produit de financement de l’Arabie saoudite, Abu Dhabi et Afreximbank sont en phase finale de négociations : cette somme, ainsi que la première tranche du FMI, devrait combler le déficit de financement pour 2022. La Tunisie négocie un autre prêt de 1,8 milliard de dollars, principalement auprès du Conseil de coopération du Golfe. Les besoins de financement budgétaire et extérieur en 2023 devraient être couverts par les décaissements prévus par le FMI, les créanciers multilatéraux et bilatéraux occidentaux (environ 2,4 milliards de dollars qui devraient être débloqués avec l’accord du FMI) et le financement du marché intérieur.

L’agence Fitch elle-même a identifié des risques dans la transition politique. Les pressions sociales et l’opposition du puissant syndicat UGTT « pourraient faire dérailler les subventions prévues pour les produits essentiels et les réformes des entreprises d’État, qui sont des éléments fondamentaux du programme du FMI ». Historiquement, l’adhésion de la Tunisie aux programmes du Fonds a été faible et « on ne sait pas encore si la situation a changé » maintenant que le président Saied est au pouvoir, ajoute l’agence de notation.

Source : agenzianova.com , traduction Google