« JFK files » : Attention à ces faux documents déclassifiés sur l’assassinat de Kennedy
C’était une des multiples promesses de sa campagne : Donald Trump a profité de ses premiers jours à la Maison-Blanche pour signer un décret visant à déclassifier les informations des services secrets sur les assassinats du président John F. Kennedy, de Martin Luther King Jr et de Robert F. Kennedy. Trois affaires majeures qui ont bouleversé la société américaine au cours du XXe siècle, et dont les circonstances parfois mystérieuses intéressent toujours les complotistes du monde entier.
Ces derniers jours, ils ont profité de l’annonce de Donald Trump pour relancer les théories les plus farfelues, allant même jusqu’à publier de soi-disant dossiers « exclusifs », révélant « la vérité et rien que la vérité » sur ces assassinats.
Des faux documents sur les réseaux, les vrais encore au placard
Ces documents ne nous apprennent en réalité rien de nouveau. Ce sont soit des faux documents créés de toutes pièces, soit d’anciens documents déjà déclassifiés, présentés comme tout juste sortis des armoires poussiéreuses des services secrets.
En réalité, bien que Donald Trump ait signé le décret demandant l’ouverture des archives, les Américains vont devoir attendre encore quelques semaines avant d’avoir accès à l’ensemble des informations. La Maison-Blanche précise bien dans un communiqué que la CIA a 15 jours (pour John F. Kennedy, et 45 jours pour MLK et Bobby Kennedy) pour présenter un « plan de diffusion » de ces dossiers, que le président devra ensuite valider.
Et même si ces documents finissent par être diffusés, il y a de grandes chances qu’on ne puisse pas y apprendre grand-chose, tout simplement parce que la majorité de ces dossiers ont déjà été rendus publics en 2017… par Donald Trump.
Des révélations sans grand intérêt…
Retour en arrière, en 1992. Cette année-là, le « Kennedy Assassination Records Collection Act » oblige l’État américain à déclassifier les informations relevant de l’assassinat de Kennedy dans un délai de vingt-cinq ans. Hasard du calendrier, c’est Donald Trump qui siège à la Maison-Blanche un quart de siècle plus tard. Si la majorité des documents sont alors rendus publics, le président décide, conseillé par les services secrets, d’en garder une partie cachée, invoquant « la sécurité nationale ».
En 2023, lorsque Joe Biden lance une seconde vague de déclassification, il utilise la même excuse, et maintient quelques milliers de documents dans l’ombre. « Il reste environ 1 % du dossier Kennedy à déclassifier, estime Dominique Simonnet. C’est une goutte d’eau. »
L’auteur et spécialiste des Etats-Unis l’assure, on risque de ne rien apprendre de ces nouvelles révélations : « Evidemment que certains vont dire que dans ce 1 % se cache la partie la plus intéressante du dossier. C’est dans leur intérêt, mais c’est très peu probable. »
Si des documents restent aujourd’hui secrets, c’est en grande majorité parce qu’ils contiennent les noms de personnes encore vivantes, que l’État américain ne souhaite pas « jeter en pâture » aux complotistes du monde entier.
Un simple artifice politique ?
Mais si Donald Trump a organisé lors de son premier mandat une vague de déclassification, pourquoi en faire de nouveau une promesse de campagne cette année ? « Trump donne simplement des gages à son électorat complotiste » assure Dominique Simonnet. Une promesse simple, facile à mettre en œuvre, et qui lui assure le soutien de ceux qui affirment se battre contre le « Deep State » et ses secrets.
« N’oublions pas qu’il a nommé dans son gouvernement Robert Kennedy Jr. » rappelle notre expert. Neveu du président assassiné, rejeté par le reste de sa famille, Robert est surtout un grand complotiste, certain qu’on lui cache quelque chose sur la mort de son oncle.
Notre dossier sur JFK
Plus de soixante ans plus tard, beaucoup d’Américains ne croient toujours pas que Lee Harwey Oswald est le véritable assassin de JFK. « Je pense qu’il est difficile pour beaucoup d’accepter qu’une personne aussi insignifiante, un type un peu médiocre et dérangé, puisse autant changer le monde. On a envie de croire à ce grand complot. »