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Jean-Noël Barrot a des « doutes » sur les intentions de l’Algérie envers la France

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a émis ce dimanche des « doutes » sur la volonté d’Alger de respecter la feuille de route des relations bilatérales franco-algériennes, répétant aussi ses préoccupations concernant le cas de l’écrivain Boualem Sansal. Les relations avec Alger, qui a retiré son ambassadeur à Paris fin juillet quand Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé aux propositions marocaines concernant le Sahara occidental, ont connu plusieurs périodes de crispation depuis le début du mandat du chef de l’Etat.

« Nous avons en 2022 rédigé une feuille de route, nous tenons à ce qu’elle puisse être suivie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d’un entretien sur la radio privée RTL. « Mais nous observons des postures, des décisions de la part des autorités algériennes qui nous permettent de douter de l’intention des Algériens de se tenir à cette feuille de route. Parce que pour tenir la feuille de route, il faut être deux », a-t-il ajouté.

L’écrivain Boualem Sansal au cœur des crispations

Jean-Noël Barrot s’est déclaré « comme le président de la République, très préoccupé par le fait que la demande de libération adressée par Boualem Sansal et ses avocats a été rejetée ». Critique du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 75 ans, né d’un père d’origine marocaine et d’une mère algérienne, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’Etat et se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre.

« Je suis préoccupé par son état de santé et […] la France est très attachée à la liberté d’expression, la liberté d’opinion et considère que les raisons qui ont pu conduire les autorités algériennes à l’incarcérer ne sont pas valables », a relevé Jean-Noël Barrot. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait évoqué pour la première fois dimanche dernier l’arrestation de l’écrivain à la mi-novembre à Alger, le qualifiant d’« imposteur » envoyé par la France.

L’auteur de « 2084 : la fin du monde », naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne « comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions ». « Nous souhaitons entretenir les meilleures relations avec l’Algérie […] mais ce n’est pas le cas aujourd’hui », a regretté le ministre français.