Japon : Une ville embauche des gardes pour empêcher les touristes de prendre des selfies dangereux

Près de 37 millions de visiteurs étrangers ont découvert le Japon en 2024. Ce chiffre record fait la joie des hôtels, des restaurants et des commerces, puisque ces touristes ont dépensé plus de 50 milliards de dollars. Cependant, il s’accompagne de multiples dérives. Parmi ces dernières, on peut notamment citer l’augmentation du prix des loyers, la prolifération des détritus, les nuisances sonores pour les riverains ou encore certains comportements nuisibles, comme la consommation excessive d’alcool dans la rue.
Comme le rapporte le Guardian, la ville d’Otaru, située à l’extrême nord de l’île principale d’Hokkaido, est confrontée à un autre phénomène préoccupant : les touristes en quête de la photo parfaite. Au début du mois de janvier, une Chinoise est morte après avoir été heurtée par un train alors qu’elle marchait sur les voies ferrées, dans le but de photographier l’un des lieux de tournage du film chinois Cities in Love, sorti en 2015.
Des plaintes des habitants
Un autre long-métrage, Love Letter, attire également les voyageurs à Otaru, et plus particulièrement sur Funami-za, une rue escarpée qui constitue un point de vue idéal pour prendre des photos du port et de la mer au loin. Le succès de ce film japonais sorti en 1995 pousse de nombreux touristes chinois et sud-coréens à se mettre en scène dans cette rue étroite.
« Les gens entrent même dans des propriétés privées sans autorisation pour prendre des photos », a déclaré Hidetoshi Itagaki, un habitant de 80 ans. Face aux plaintes des locaux, qui peinent à circuler, les autorités ont récemment décidé de déployer des agents de sécurité, censés éviter les débordements.
Un surtourisme problématique
Cette mesure s’ajoute à celles déjà prises pour tenter de lutter contre les ravages du surtourisme, alors que près de 98.000 visiteurs étrangers ont passé au moins une nuit à Otaru d’avril à septembre 2024. L’an dernier, les autorités avaient déjà installé des panneaux multilingues incitant les visiteurs à respecter leur environnement et les riverains.
La ville s’attend à ce que le tourisme augmente encore, car le Japon a lancé un plan visant à pousser les touristes à découvrir aussi ses régions, et plus uniquement ses grandes mégalopoles comme Tokyo, Kyoto ou Osaka.