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Italie : Un étudiant condamné à perpétuité pour le féminicide de Giulia Cecchetitin, qui avait bouleversé le pays

La fin d’un long feuilleton judiciaire. La Cour d’assises de Venise, en Italie, a condamné ce mardi à la prison à vie Filippo Turetta, un étudiant de 22 ans qui avait poignardé à mort son ex-petite amie, Giulia Cecchettin, en 2023. Ce crime avait bouleversé le pays et relancé le débat sur les violences contre les femmes. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet, en excluant certaines circonstances aggravantes, selon le verdict lu en direct par le président de la Cour.

L’étudiante en génie biomédical à Padoue, ville universitaire à une quarantaine de kilomètres de Venise, avait reçu au moins 75 coups de couteau. L’avocat de l’accusé, Giovanni Caruso, avait jugé excessive la demande de réclusion à perpétuité, affirmant que son client, qui a reconnu les faits, n’était « pas Pablo Escobar », le célèbre baron de la drogue colombien. A l’ouverture du procès à Venise en septembre, il avait mis en garde contre un « procès médiatique » et a insisté la semaine dernière sur l’absence de « circonstances aggravantes » comme la préméditation.

Mais selon le procureur Andrea Petroni, Filippo Turetta a agi avec « une particulière brutalité » envers sa compagne avant de fuir avec la victime dans sa voiture. « La violence de genre ne peut pas être combattue avec des peines, mais avec de la prévention », a réagi à chaud Gino Cecchettin, le père de Giulia, après la lecture du verdict.

Giulia Cecchettin, nouveau symbole des féminicides en Italie

Le meurtre de l’étudiante de 22 ans a relancé le débat sur les violences contre les femmes en Italie, où des comportements machistes et sexistes persistent. Des milliers de personnes avaient assisté à ses funérailles et son père avait imploré les hommes de « remettre en question la culture qui tend à minimiser la violence de la part d’hommes qui semblent normaux ». La soeur de Giulia, Elena, a appelé à une révolution culturelle, exhortant à « tout brûler », un message depuis inscrit sur les murs et les banderoles, souvent accompagné de la phrase : « Le patriarcat tue ».

Notre dossier sur les violences faites aux femmes

Sur 276 meurtres recensés par le ministère italien de l’Intérieur cette année, 100 victimes étaient des femmes dont 88 tuées par un proche, la grande majorité par un compagnon ou un ex-compagnon. En novembre, le ministre de l’Education, Giuseppe Valditara, a déclenché une polémique en déclarant que « le patriarcat n’existe plus » dans la loi italienne et en imputant les violences contre les femmes à l’immigration clandestine. Elena Cecchettin a rétorqué que sa soeur avait été tuée par un « jeune Italien blanc ».