Israël : Netanyahou ordonne des frappes immédiates sur Gaza
Benyamin Netanyahou a ordonné des frappes « immédiates » sur la bande de Gaza, accusant le Hamas de violer le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre. L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes du côté israélien et 68.531 morts dans la bande de Gaza, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
Fin du cessez-le-feu au Proche-Orient ? Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a ordonné ce mardi des frappes « immédiates » sur la bande de Gaza, accusant le mouvement islamiste palestinien du Hamas de violer le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.
Dans le cadre de la première phase de l’accord de cessez-le-feu instauré le 10 octobre, le Hamas a libéré au 13 octobre l’ensemble des 20 otages vivants qu’il détenait à Gaza depuis son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023. L’organisation devait également restituer les 28 corps des captifs, mais n’en a restitué que 15 jusqu’à présent, invoquant des difficultés pour retrouver les dépouilles dans un territoire marqué par l’offensive israélienne en réponse à l’attaque du 7 octobre.
La restitution des otages a engendré des tensions entre le Hamas et le gouvernement Netanyahou. Lundi soir, l’armée israélienne a annoncé que la Croix-Rouge avait reçu un cercueil contenant les restes d’un otage, après que le Hamas a annoncé avoir restitué un nouveau corps de captif. Toutefois, après identification, les autorités israéliennes ont confirmé mardi que les restes remis provenaient en réalité de l’otage Ofir Tzarfati, dont une partie avait été rapportée de Gaza par l’armée il y a environ deux ans.
En réaction, la branche armée du Hamas a décidé de reporter la remise d’une dépouille qui devait avoir lieu ce mardi. Dans un communiqué, les Brigades Al-Qassam ont déclaré : « Aujourd’hui, nous avons trouvé le corps de l’un des prisonniers de l’occupation lors d’opérations de recherche dans un des tunnels situés dans le sud de la bande de Gaza. Nous reporterons la remise prévue aujourd’hui en raison des violations de l’occupation. Toute escalade sioniste entravera les recherches, les fouilles et la récupération des corps. »
Le bureau de Benyamin Netanyahou a dénoncé ce report comme « une violation flagrante » de l’accord de trêve négocié sous l’égide du président américain Donald Trump, annonçant par la suite une réunion de sécurité. Shosh Bedrosian, porte-parole du gouvernement, a fait savoir que « pour le Hamas, rien n’est exclu pour le moment ». Elle a également précisé que « tout cela se fait en pleine coordination avec les Etats-Unis, avec le président Trump et son équipe. »
Le Forum des familles, principale association israélienne œuvrant pour le retour des otages, a exhorté le gouvernement Netanyahou à « agir de manière décisive » contre le Hamas pour ses « violations » de l’accord de trêve. Le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir, chargé de la Sécurité intérieure, a déclaré que le fait que « le Hamas continue de jouer et ne transfère pas immédiatement toutes les dépouilles » prouve qu’il est « encore debout ». Il a menacé : « Il est temps de lui briser ses jambes une bonne fois pour toutes. »
La trêve a déjà été testée par des violences meurtrières le 19 octobre à Gaza, les plus significatives depuis le 10 octobre. Une phase ultérieure du plan Trump inclut également le désarmement du Hamas, l’amnistie ou l’exil de ses combattants, ainsi que la poursuite du retrait israélien dans la bande de Gaza. L’attaque du 7 octobre a causé la mort de 1.221 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des chiffres officiels. De son côté, l’offensive israélienne, menée en représailles, a entraîné 68.531 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon les statistiques du ministère de la Santé du Hamas, provoquant ainsi une catastrophe humanitaire.

