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Israël : L’opposition politique veut une grève générale si Netanyahou va contre la justice

Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a appelé samedi à une grève générale si le Premier ministre Benjamin Netanyahou refuse de tenir compte de l’avis de la Cour suprême gelant la décision du gouvernement de renvoyer le chef du Shin Bet (Sécurité intérieure).

« Si le gouvernement du 7-Octobre décide de ne pas obéir à la décision de la Cour, il deviendra ce jour-là un gouvernement hors-la-loi », a déclaré Yaïr Lapid devant plusieurs milliers de manifestants à Tel-Aviv. « Si cela arrive, le pays entier doit s’arrêter » a-t-il lancé, soulignant que « le seul système qui ne doit pas s’arrêter est le système de sécurité ».

« Stoppez la guerre, Maintenant ! »

« L’économie doit se mettre en grève, le Parlement doit se mettre en grève, les tribunaux doivent se mettre en grève, les autorités doivent se mettre en grève, et pas seulement les universités, mais aussi les écoles », a-t-il affirmé. Il s’exprimait lors d’un rassemblement antigouvernemental devant le théâtre national, au centre de Tel-Aviv.

Signe d’une convergence des mécontentements, des manifestants brandissaient des pancartes où étaient inscrits « Plus de sang versé », « Combien de sang doit encore être versé » ou « Stoppez la guerre, Maintenant ! » pour assurer le retour de la soixantaine d’otages encore détenus dans la bande de Gaza, au milieu d’une nuée de drapeaux israéliens.

Netanyahou persiste

La Cour suprême d’Israël a suspendu vendredi la décision inédite du gouvernement de limoger le chef du Shin Bet, Ronen Bar, dont l’annonce de la révocation a ravivé les profondes divisions de la société. Elle veut examiner, d’ici au 8 avril, cinq recours contre la décision annoncée par l’exécutif.

Mais Benjamin Netanyahu a persisté dans sa volonté de limoger Ronen Bar. « L’Etat d’Israël est un Etat de droit et de par la loi, c’est le gouvernement qui décide qui sera le chef du Shin Bet », a-t-il affirmé vendredi sur son compte X. L’un des recours émane du parti Yesh Atid de Yaïr Lapid, qui dénonce une « décision prise en raison d’un conflit d’intérêts flagrant du Premier ministre ».

Le fiasco sécuritaire du 7 octobre

Le recours met en avant les deux éléments qui, selon les requérants, ont poussé Benjamin Netanyahu à limoger Ronen Bar : l’affaire nommée « Qatargate » par les médias dans laquelle des proches du Premier ministre sont soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin en provenance du Qatar, et la mise en cause de l’exécutif dans le fiasco sécuritaire du 7 octobre 2023, jour le plus meurtrier de l’histoire d’Israël.

Une partie des Israéliens dénoncent ce qu’ils considèrent comme une dérive autocratique du Premier ministre, qui réunit dimanche son gouvernement pour lancer une procédure de destitution de la procureure générale du pays, Gali Baharav-Miara.