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Israël ferme plusieurs écoles de Jérusalem-Est annexée, l’ONU dénonce « une atteinte à l’enfance »

Israël a fermé ce jeudi 8 mai, les six écoles des Nations unies à Jérusalem-Est annexée. Trois mois après l’entrée en vigueur d’une loi interdisant les activités de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Le chef de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, a dénoncé « une atteinte à l’enfance, une atteinte à l’éducation » et « un mépris flagrant du droit international ».

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Fonctionnement illégal

Dans le camp de réfugiés palestiniens de Chouafat, dans le secteur oriental de la Ville Sainte, occupé et annexé par Israël depuis 1967, un photographe de l’AFP a vu des forces israéliennes investir deux écoles et placarder un ordre de fermeture indiquant que ces établissements fonctionnaient illégalement faute d’« autorisation ». Les enfants présents ont dû évacuer les lieux.

Selon l’Unrwa, qui gère ces écoles, un membre du personnel a été arrêté. Les forces israéliennes ont « fermé jeudi six écoles des Nations unies à Jérusalem-Est annexée, [ont] collé des ordres de fermeture sur les six établissements, et [sont entrées] de force dans trois des six écoles », a déclaré un porte-parole de l’agence onusienne, Jonathan Fowler.

L’ordre de fermeture stipule qu’« à partir du 8 mai 2025, il sera interdit de faire fonctionner l’établissement éducatif, d’employer un enseignant, un personnel enseignant ou tout autre personnel, et il sera interdit d’accueillir des élèves ou d’autoriser l’entrée d’élèves dans l’établissement ».

Ecoles encerclées

Créée par l’Assemblée générale de l’ONU en 1949, l’Unrwa gère notamment des centres de santé et des écoles destinés aux réfugiés palestiniens dans les Territoires palestiniens occupés, au Liban, en Syrie et en Jordanie.

Une nouvelle loi israélienne interdisant ses activités est entrée en vigueur le 30 janvier. Du fait de l’annexion, jugée illégale par l’ONU, la loi s’applique à Jérusalem-Est, mais pas au reste de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967. Les autorités israéliennes accusent des employés de l’agence onusienne d’avoir participé aux attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas. L’ONU avait annoncé en août 2024 avoir limogé neuf de ses employés à Gaza, indiquant qu’ils pourraient avoir été impliqués dans ces attaques.

Les Nations unies avaient néanmoins précisé que sa commission d’enquête ad hoc n’avait pas pu authentifier de manière indépendante les renseignements utilisés par Israël pour étayer ses allégations.

Le directeur de l’Unrwa en Cisjordanie, Roland Friedrich, a indiqué que des forces « lourdement armées » avaient encerclé jeudi matin les trois écoles de l’Unrwa dans le camp de Chouafat. Quelque 550 élèves âgés de 6 à 15 ans étaient alors présents, a-t-il dit, qualifiant l’épisode de « traumatisant pour les jeunes enfants qui risquent de perdre l’accès à l’éducation immédiatement ». Au total, selon l’Unrwa, ce sont 800 jeunes écoliers dont l’année scolaire a été « brutalement interrompue » alors qu’elle devait normalement courir jusqu’au 20 juin.

« Violation du droit des enfants à l’éducation »

L’Autorité palestinienne, basée à Ramallah, a condamné ces fermetures dans une déclaration à l’AFP, les qualifiant de « violation du droit des enfants à l’éducation ». Dans un communiqué, son ministère de l’Education les a ensuite taxées de « crime », tout en exhortant la communauté internationale à « assumer ses responsabilités ».

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Arguant que la nouvelle législation « viole les droits de l’homme fondamentaux et les obligations d’Israël en vertu du droit international », Adalah, ONG israélienne de défense des droits de la minorité arabe, avait déposé le 16 janvier une requête auprès de la Cour suprême mais sa demande de suspension avait été rejetée. Saisie une seconde fois, la Cour suprême avait fait valoir que la municipalité de Jérusalem offrait d’autres options pour l’enseignement des élèves de ces écoles — une offre jugée « totalement inadéquate » par Adalah.