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Iran : Un épais nuage de poussière venu d’Irak contraint plusieurs millions d’habitants au confinement

Des écoles fermées, 13 millions d’habitants confinés, selon la télévision d’Etat. Une partie ouest de l’Iran est enveloppée dans un épais nuage de poussière. Les provinces du Lorestan, d’Ilam, de Kermanshah, du Kurdistan (ouest), de Zanjan (nord-ouest), de Bouchehr (sud) et du Khouzestan (sud-ouest) sont concernées par ces mesures. La population est invitée à ne pas sortir et à porter un masque pour tout déplacement impérieux, a indiqué la télévision nationale, soulignant que localement la visibilité ne dépasse pas un kilomètre.

A Bouchehr, ville située à près de 1.100 kilomètres au sud de Téhéran, la qualité de l’air est considérée mardi comme « mauvaise pour les groupes sensibles », avec un indice AQI de 108, qui dépasse de plus de quatre fois la concentration de microparticules polluantes PM2,5 dans l’air, jugée acceptable par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ce phénomène, de plus en plus fréquent en Iran, est aggravé par la sécheresse. Lundi, plus de 240 personnes ont été hospitalisées pour des problèmes respiratoires dans la province du Khouzestan, selon l’agence de presse officielle Irna. En juillet 2022, les autorités avaient fermé des écoles et des administrations à Téhéran et dans sa périphérie en raison de la pollution provoquée par une tempête de sable.

Les conséquences de la déforestation en Irak

Les services météorologiques ont attribué ces conditions au « déplacement d’une grande masse de poussière en provenance d’Irak vers l’ouest de l’Iran ». Un voile orange a, en effet, également recouvert les rues de la ville de Kirkouk en Irak. La faute à une tempête de sable. Un phénomène récurrent dans la région, en particulier à cette période de l’année, mais qui paralyse, chaque fois, une partie du pays, en raison d’une visibilité réduite à quelques mètres.

La multiplication de ces épisodes de poussière en Irak est due en partie au changement climatique, mais aussi à la déforestation. En 2022, on estimait à 40 % la part occupée par le désert sur la superficie totale du pays. Selon le ministère de l’environnement à Bagdad, l’Irak, d’ici 2040, devrait connaître plus de 270 jours de poussière par an, autrement dit 3 jours sur 4, puis jusqu’à 300 jours par an en 2050.