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Iran : Téhéran agite la menace nucléaire en cas d’attaque des Etats-Unis ou d’Israël

La tension ne retombe pas entre Washington et Téhéran. Tout en assurant ne pas chercher à se doter de l’arme nucléaire, l’Iran a indiqué lundi qu’il « n’aura d’autre choix que de le faire » en cas d’attaque contre son territoire, après de nouvelles menaces de Donald Trump.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Le pays rejette ces allégations et affirme que son programme n’existe qu’à des fins civiles. Donald Trump a assuré dans un entretien à NBC publié dimanche qu’ « il y aura(it) des bombardements » en Iran en l’absence d’un accord sur le nucléaire iranien.

Khamenei promet une « riposte ferme »

« A un moment donné, si vous (les Etats-Unis) optez pour des bombardements […] vous forcerez l’Iran à prendre une décision différente » en matière de nucléaire, a déclaré lundi soir Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. « L’Iran ne veut pas (de cette décision), mais lorsque vous faites pression sur lui il aura une justification […] et n’aura d’autre choix pour la sécurité du pays » que de se doter de l’arme nucléaire « parce que le peuple le demandera » pour sa défense, a-t-il ajouté lors d’un entretien diffusé par la télévision d’Etat.

Le guide suprême iranien avait promis plus tôt une « riposte ferme » de l’Iran si le pays était bombardé en cas d’échec de la diplomatie sur la question du nucléaire. « Ils menacent de faire des dégâts […], si c’est le cas, il y aura assurément une riposte ferme », a-t-il ainsi déclaré lors d’un discours à Téhéran à l’occasion de la fin du ramadan.

L’ambassadeur iranien à l’ONU Amir Saeid Iravani a pour sa part dénoncé des « provocations bellicistes », dans une lettre envoyée au Conseil de sécurité. L’Iran « répondra rapidement et de manière décisive à tout acte d’agression ou à toute attaque des Etats-Unis ou de leur mandataire, le régime israélien ». « Les Etats-Unis seront pleinement responsables des graves conséquences de toute action hostile », écrit-il dans ce courrier.

Trump et sa « pression maximale »

L’Iran a conclu en 2015 un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l’Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires, en échange d’un allègement des sanctions internationales. Mais en 2018, au cours de son premier mandat, Donald Trump avait retiré les Etats-Unis de l’accord de manière unilatérale et rétabli les sanctions américaines. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, il se dit désormais ouvert au dialogue avec Téhéran.

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Toutefois, Donald Trump a en parallèle renforcé sa politique dite de « pression maximale » à l’encontre de Téhéran : sanctions supplémentaires pour réduire à zéro ses exportations de pétrole et ses sources de revenus. Le président américain s’en est par ailleurs pris de nouveau lundi à l’Iran, pour son soutien cette fois aux rebelles houthis au Yémen.