Iran : « On ne sait toujours pas où ils sont »… Les proches des otages français attendent toujours leur libération
Un rassemblement aura lieu ce dimanche 6 juillet à 15 heures sur la place du Panthéon, à Paris. Une énième mobilisation pour exiger la libération de Cécile Kohler et de Jacques Paris, otages français retenus en Iran depuis trois ans. Pendant les jours qui ont suivi le bombardement de la prison d’Evin dans laquelle ils sont retenus, les proches de ce couple d’enseignants n’ont reçu aucune nouvelle. Une période d’angoisse enfin levée, quand un émissaire français en Iran a pu leur rendre visite. Cécile Kohler et Jacques Paris ont bien survécu aux bombardements israéliens. Mais survivront-ils à la tyrannie de la république islamique d’Iran ? Accusés d’espionnage depuis leur interpellation au dernier jour de leurs vacances en mai 2022, la femme de 40 ans et son compagnon de 71 ans survivent dans des conditions indignes.
Quelques minutes après la visite consulaire et une première preuve de vie, les proches des deux otages ont subi un deuxième choc. Le couple d’enseignants est accusé « d’espionnage pour le Mossad », le service de renseignement extérieur de l’ennemi israélien. Un chef d’accusation passible de la peine de mort en Iran. L’avocate française de Cécile Kohler ne cache pas son inquiétude et en appelle à la France. 20 Minutes a pu lui parler.
Que savez-vous de l’état de santé de Cécile et de Jacques ?
Très peu de choses. Une visite consulaire de quelques minutes a pu avoir lieu le 1er juillet. Les proches ont pu avoir la preuve qu’ils sont vivants après plusieurs jours d’angoisse. Mais on ne sait toujours pas où ils se trouvent. On sait qu’ils étaient incarcérés dans la section 209 de la prison d’Evin. Ce sont des conditions de détention indignes et au mépris de l’ensemble de leurs droits.
Jacques et Cécile n’étaient a priori pas dans la même cellule. Ils se sont revus lors des visites consulaires (il y en a eu cinq en trois ans) mais on n’en sait pas plus. Juste après avoir donné une preuve de vie, la république islamique d’Iran a annoncé des chefs d’inculpation pouvant mener à la peine de mort. C’est un jeu incessant de torture psychologique pour Jacques et Cécile, mais aussi pour leurs proches.
La France doit être en capacité de protéger ses concitoyens, y compris à l’étranger. Le message du président de la République a été un message de fermeté. C’est ce que nous attendons. La France doit exiger la libération de ses otages. La république islamique d’Iran veut maintenir la pression sur la France. On sait que Jacques et Cécile ont été arrêtés parce qu’ils sont Français. Personne n’est dupe. L’Iran s’appuie sur la diplomatie des otages. Il veut garder des ressortissants étrangers pour qu’ils puissent servir de monnaie d’échange. Les chefs d’inculpation, s’ils sont confirmés, sont un moyen d’exercer la pression sur la France.
L’Iran n’a-t-il pas « intérêt » à garder ses otages français pour négocier ?
C’est le jeu de la république islamique de les garder le plus longtemps possible. Pour leurs proches, il y aura toujours de l’inquiétude sur le devenir de Jacques et de Cécile tant que nous ne savons pas s’ils sont en bonne santé. Le soutien du président, du ministre des Affaires étrangères et de tout le pays est essentiel.

Organiser un rassemblement comme on le fait dimanche, c’est un message d’espoir. C’est un moyen de montrer à Jacques et Cécile qu’on ne les oublie pas. Cela montre une belle forme de solidarité citoyenne. Cécile a toujours dit que ce soutien les empêchait de devenir fous. C’est essentiel pour qu’ils gardent espoir.