Iran : La France estime « une confrontation militaire presque inévitable » en cas d’échec des négociations sur le nucléaire

Si les négociations sur le programme nucléaire iranien venaient à échouer, « une confrontation militaire » serait « presque inévitable », a estimé mercredi le ministre des Affaires étrangères. Il s’exprimait lors d’une audition devant l’Assemblée nationale. « Ce qui aurait comme coût très élevé de déstabiliser très durement la région », a déclaré Jean-Noël Barrot. Le président américain Donald Trump a récemment assuré qu’il y aurait des « bombardements en Iran en l’absence d’un accord ».
Mercredi, Emmanuel Macron a présidé un conseil de défense sur l’Iran, au cœur d’une série d’enjeux stratégiques et de crises au Moyen-Orient. « Dix ans après la conclusion de l’accord sur le nucléaire iranien, notre confiance, notre conviction restent intactes », a souligné Jean-Noël Barrot : « L’Iran ne doit jamais se doter de l’arme nucléaire ».
« La fenêtre d’opportunité est étroite »
« Notre priorité est de parvenir à un accord qui contraigne durablement de façon vérifiable le programme nucléaire iranien », a-t-il expliqué. Il a reconnu que « la fenêtre d’opportunité est étroite ». « Nous n’avons que quelques mois avant l’expiration […] de cet accord », a-t-il souligné.
Le programme nucléaire de l’Iran reste au cœur de l’attention internationale, tout comme son soutien aux rebelles Houthis au Yémen qui perturbent la navigation en mer Rouge. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis une « riposte ferme » de l’Iran si le pays était bombardé en cas d’échec de la diplomatie.
Notre dossier sur le nucléaire iranien
L’Iran a conclu en 2015 un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l’Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires, en échange d’un allègement des sanctions internationales. Mais en 2018, au cours de son premier mandat, Donald Trump avait retiré les Etats-Unis de l’accord de manière unilatérale et rétabli les sanctions américaines.