Iran: au moins 35 morts après plus d’une semaine de manifestations

Mahsa Amini, âgée 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » par la police chargée de faire respecter le strict code vestimentaire de la République islamique.

Elle est décédée trois jours plus tard à l’hôpital, et sa mort a entraîné des manifestations nocturnes dans les principales villes d’Iran, dont la capitale Téhéran.

« La télévision d’État a annoncé vendredi soir que le nombre de personnes décédées lors des récentes émeutes dans le pays est passé à 35 personnes », a déclaré Borna News, l’agence de presse liée au ministère iranien des Sports.

Jeudi, la télévision d’État avait fait état de la mort de 17 personnes lors de ces manifestations, alors que les autorités démentent toute implication dans ces violences.

Les services de renseignement iraniens ont de leur côté affirmé avoir déjoué plusieurs attentats à la bombe lors des récentes actions de protestation. Les attaques auraient été planifiées par des partisans de la monarchie et des membres des Moudjahidines du peuple dans la ville de Tabriz, au nord-ouest du pays, a rapporté samedi l’agence de presse iranienne Mehr.

Dans la République islamique, les femmes doivent se couvrir les cheveux et n’ont pas le droit de porter des manteaux courts ou serrés ou des jeans troués.

Vendredi soir, le ministre de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, a de nouveau affirmé que Mahsa Amini n’avait pas été battue par les forces de l’ordre.

« Des rapports des organes de surveillance ont été reçus, des témoins ont été interrogés, des vidéos ont été examinées, des avis médico-légaux ont été obtenus et il a été constaté qu’il n’y avait pas eu de coups » assénés à la jeune femme, a indiqué à la télévision M. Vahidi, cité par les médias locaux.

Selon lui, le gouvernement iranien enquête « sur la cause de la mort de Mahsa Amini (mais) il faut attendre l’avis définitif du médecin légiste, ce qui prend du temps ».

M. Vahidi a en outre critiqué « ceux qui ont pris des positions irresponsables, (…) et incité à la violence », les accusant de « suivre les États-Unis, les pays européens et les groupes anti-révolutionnaires ».