Indonésie : « C’est un miracle »… Une femme condamnée à mort pour trafic de drogue échappe à la peine capitale
«C’est un miracle parce que, honnêtement, même maintenant, cela ressemble toujours à un rêve ». Ces mots sont ceux d’une femme qui a échappé à la peine de mort. Condamnée à la peine capitale pour trafic de drogue, Mary Jane Veloso ne sera pas fusillée. Cette mère de deux enfants avait été arrêtée en Indonésie en 2010 alors qu’elle transportait dans sa valise 2,6 kilogrammes d’héroïne. Condamnée à mort quelques mois plus tard, elle avait obtenu un sursis de dernière minute en 2015 quand le gouvernement philippin s’était emparé du sujet. Car depuis son interpellation, Mary Jane Veloso crie son innocence.
Sa condamnation avait déclenché un tollé aux Philippines, sa famille et ses partisans affirmant qu’elle était innocente et qu’elle avait été la victime d’un réseau international de trafic de drogue. D’autant qu’une femme soupçonnée de l’avoir recrutée a depuis été condamnée pour trafic d’êtres humains.
Détenue dans la prison pour femmes de Yogyakarta, sur l’île de Java, Mary Jane Veloso a profité d’un accord de principe donné par le président indonésien Prabowo Subianto en novembre. Son rapatriement pourrait avoir lieu avant Noël. La mère de famille rêve désormais de retrouver les siens après quatorze années de prison dans une affaire qui a eu beaucoup de retentissement dans son pays. « Depuis que j’ai appris la nouvelle, mes sentiments penchaient davantage vers le bonheur. Parce qu’après presque quinze ans, c’est ce que j’attends… Je peux rentrer chez moi dans mon pays », a fait savoir la détenue, qui purgera sa peine aux Philippines.
Au moins 500 personnes condamnées à mort
L’Indonésie où la législation antidrogue est l’une des plus sévères du monde, compte actuellement au moins 530 condamnés dans le couloir de la mort, selon l’association de défense des droits Kontras, citant des données officielles. Parmi eux l’on compte 96 étrangers, dont deux femmes, selon le ministère de l’Immigration et des services correctionnels.
Parmi les condamnés à mort se trouve le Français Serge Atlaoui, 60 ans, pour qui, selon Jakarta, la France a demandé récemment le rapatriement. La rencontre programmée a été annulée. Les dernières exécutions capitales en Indonésie remontent à 2016 : un Indonésien et trois Nigérians, condamnés pour trafic de drogue, avaient été fusillés.