Immigration : L’Allemagne ne adopte pas de loi sur la citoyenneté après 3 ans
Le Parlement allemand a rejeté un projet de loi présenté par le gouvernement précédent, avec 450 députés votant contre et 134 pour. La coalition menée par Friedrich Merz a maintenu des éléments clés du programme concernant l’immigration, dont la réduction du nombre d’années nécessaires pour demander la naturalisation de huit à cinq.
En Allemagne, le débat sur l’immigration reste d’actualité. Ce mercredi, le Parlement allemand a rejeté un projet de loi proposé par le gouvernement précédent, destiné à faciliter l’accès à la nationalité, reflétant ainsi la tension croissante autour de cette question dans le pays.
Cette mesure devait permettre une demande de naturalisation après trois ans, au lieu de cinq, pour les personnes ayant prouvé une intégration particulièrement réussie. Le projet, élaboré par le gouvernement précédent dirigé par les sociaux-démocrates du SPD, visait à attirer davantage de travailleurs étrangers dans les secteurs industriels.
Le chancelier Friedrich Merz, arrivé au pouvoir en mai avec une coalition des chrétiens-démocrates de centre-droit, s’était engagé à annuler ce projet de loi, arguant qu’il était important de lutter contre l’immigration illégale.
Avant le vote, le ministre de l’Intérieur Alexander Dobrindt a précisé que le gouvernement souhaitait envoyer un « signal clair ». « Le passeport allemand sera attribué en reconnaissance d’une intégration réussie et non pas comme une incitation à l’immigration illégale », a-t-il déclaré.
La coalition de Friedrich Merz a adopté une position ferme sur l’immigration, afin de contrer la montée en popularité du parti d’extrême droite AfD, qui a terminé deuxième lors des élections générales de février dernier.
L’opinion publique concernant l’immigration a évolué vers une plus grande dureté en Allemagne ces dernières années, en particulier dans les régions où les opposants jugent qu’elle impacte négativement les services publics.
En tout, 450 députés ont voté pour rejeter le projet de loi, incluant ceux du SPD et de l’AfD, tandis que 134 députés étaient favorables. Le SPD, partenaire minoritaire de la coalition dirigée par Friedrich Merz, a justifié sa position par le fait que la procédure de naturalisation accélérée était rarement utilisée.
Cependant, le nouveau gouvernement a conservé certains éléments clés du programme sur l’immigration de la coalition précédente. Il a notamment réduit le nombre d’années requis pour qu’un migrant puisse demander sa naturalisation, passant de huit à cinq ans, et a permis la double nationalité dans la plupart des cas.

