Heure fixe : Le Kazakhstan va-t-il renverser son gouvernement pour une histoire de fuseau horaire ?
Alors qu’en France, on attend patiemment un Premier ministre, une augmentation de salaire qui ne viendra pas et le retour de Griezmann en Equipe de France (laissez-nous rêver), le Kazakhstan a, lui, de vrai problème : son fuseau horaire.
En mars dernier, le gigantesque pays a unifié son fuseau horaire et la majorité des régions s’étendant d’Ouest en Est sur près de 3.000 kilomètres ont reculé d’une heure, passant à GMT + 5. Une décision qui a suscité un « tollé dans l’opinion publique », selon Elnour Beïssenbaev, président du groupe parlementaire de l’omnipotent parti présidentiel Amanat, tandis que pour Erlan Kochanov, chef du parti, « le changement de fuseau horaire est l’un des sujets les plus discutés dans la société ».
Allez, ne nous embrouillons pas pour une histoire d’heure
Ces figures de ce parti au pouvoir depuis un quart de siècle ont assuré être « favorables » au retour du précédent fuseau horaire et qu’il était nécessaire de comprendre « comment le changement d’heure affecte la santé et le bien-être de nos citoyens ».
Erlan Kochanov a également appelé les autorités sanitaires a rendre leur rapport sur l’impact du changement d’heure « d’ici trois mois » et non trois ans comme prévu initialement, alors que de nombreux Kazakhs se plaignent d’être particulièrement fatigués.
Légère ouverture démocratique
Arrivé au pouvoir en 2019, le dirigeant Kassym-Jomart Tokaïev tente de libéraliser par petites touches le régime, après des manifestations qui s’étaient transformées en émeutes en janvier 2022, où 238 personnes ont été tuées. Trop aimable, Kassym-Jomart Tokaïev a autorisé cette année les Kazakhs à signer des pétitions examinables sous certaines conditions par les autorités — comme celle sur le fuseau horaire –, mais les manifestations restent extrêmement encadrées, voire souvent interdites.
D’après le gouvernement, le changement d’heure permet notamment de se rapprocher des fuseaux horaires des partenaires économiques européens, russes ou turcs et d’économiser de l’énergie dont le pays manque. Le Kazakhstan est le neuvième plus grand pays du monde avec plus de 2,7 millions de kilomètres carrés, soit une superficie supérieure à celles réunies de la France, l’Ukraine, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie et du Royaume-Uni.