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Guerre Israël-Hamas : L’État Hébreu refuse une force internationale à Gaza

Benjamin Netanyahu a déclaré que « nous avons […] clairement indiqué au sujet des forces internationales qu’Israël déciderait quelles forces sont inacceptables pour nous », tout en s’opposant au déploiement de forces de Turquie. Le Hamas a libéré au 13 octobre l’ensemble des 20 otages vivants, mais n’a restitué que 15 des 28 corps des captifs qu’il retient.


« Nous avons […] clairement indiqué au sujet des forces internationales qu’Israël déciderait quelles forces sont inacceptables pour nous », a affirmé Benjamin Netanyahu, s’opposant au déploiement de forces de Turquie, un pays ayant des liens étroits avec le Hamas, pour sécuriser l’après-guerre dans la bande de Gaza. « Nous sommes un Etat indépendant », a-t-il martelé devant ses ministres. « Notre politique de sécurité est entre nos mains. »

Selon le plan du président Donald Trump, qui sert de base à l’accord de cessez-le-feu, une force internationale de stabilisation, principalement composée de troupes de pays arabes et musulmans, doit être déployée à Gaza alors que l’armée israélienne s’en retirera.

Vendredi, le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a déclaré que cette force devrait être constituée de « personnes ou de pays avec lesquels Israël se sente à l’aise », après qu’une source du ministère turc de la Défense a signalé des discussions sur une participation turque.

**Première phase du cessez-le-feu**

Israël, qui contrôle tous les accès du territoire palestinien, a autorisé un convoi égyptien à entrer pour aider à retrouver les dépouilles des otages toujours détenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas. Ce dernier les retient depuis son attaque sans précédent contre Israël, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

La première phase de l’accord de cessez-le-feu, en vigueur depuis le 10 octobre, prévoit, en plus de la cessation des hostilités, la libération de tous les otages, vivants et morts, des retraits israéliens dans Gaza et l’acheminement d’aides humanitaires dans le territoire ravagé par l’offensive israélienne de représailles.

Le Hamas a libéré, au 13 octobre, l’intégralité des 20 otages vivants. Il devait également restituer à cette date les 28 corps des captifs qu’il retient, mais n’en a remis que 15 jusqu’à présent, invoquant des difficultés pour retrouver les dépouilles.

Dimanche avant l’aube, des véhicules et camions égyptiens transportant des engins lourds sont entrés dans Gaza. Shosh Bedrosian, la porte-parole du gouvernement Netanyahu, a confirmé qu’une équipe technique égyptienne avait été autorisée à entrer « pour rechercher nos otages ».

**« Gaza sera démilitarisée »**

« Nous ne donnerons pas à l’occupation (israélienne) une excuse pour reprendre la guerre. De nouvelles zones seront accessibles pour rechercher certains corps » d’otages, a déclaré samedi le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya.

Dans ses futures étapes, le plan Trump prévoit également de nouveaux retraits israéliens de Gaza, le désarmement du Hamas, ainsi que la reconstruction du territoire.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a jusqu’à présent refusé d’envisager son désarmement et exige le retrait total des forces israéliennes, qui occupent actuellement environ la moitié du territoire palestinien.

« Nos armes sont liées à l’occupation (israélienne). Si l’occupation prend fin, ces armes reviendront à l’Etat. La question des armes fait toujours l’objet de discussions avec les factions (palestiniennes) et les médiateurs, et l’accord n’est qu’à ses débuts », a déclaré Khalil al-Hayya dimanche dans un communiqué.

Jeudi, le vice-président américain JD Vance a affirmé que la force internationale devrait être en première ligne pour assurer le désarmement du Hamas. « Gaza sera démilitarisée » et cela « se fera de manière facile ou à la dure », a répété Shosh Bedrosian, réaffirmant qu’Israël « exercera un contrôle sécuritaire total sur Gaza ».

Malgré le cessez-le-feu, les habitants du territoire palestinien assiégé par Israël continuent de vivre dans des conditions très difficiles. « La faim est toujours présente » car l’aide humanitaire entrant à Gaza depuis le cessez-le-feu est « insuffisante », selon l’ONU.

L’offensive israélienne menée en réponse au 7 octobre (1.221 morts) a fait 68.519 morts à Gaza, principalement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.