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Guerre Israël – Hamas : « Il n’y a aucun espoir »… « L’enfer » promis par Benyamin Netanyahou s’abat sur Gaza

Le répit n’aura duré que deux mois. Dans un territoire déjà détruit à 80 %, les bombes ont recommencé à pleuvoir sur la bande de Gaza dans la nuit de lundi à mardi. En une seule journée, 330 Palestiniens sont morts, selon la Défense civile de Gaza. Et depuis la fin de la trêve, au moins 504 personnes, parmi lesquelles plus de 190 mineurs, selon la même source. Une hécatombe qui ressemble bien à « l’enfer » promis par Benyamin Netanyahou et Donald Trump au Hamas en cas de non-libération des derniers otages détenus depuis le 7 octobre 2023.

« Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza, car même les structures considérées comme des installations humanitaires ont été prises pour cible mercredi », souffle Mahmoud Isleem, coordinateur général des opérations de Médecins du Monde (MdM) à Gaza et en Cisjordanie, basé à Ramallah. Les bâtiments des Nations unies ne sont pas non plus épargnés. Deux Français ont été grièvement blessés ce vendredi par des frappes sur deux immeubles hébergeant des personnels onusiens.

Des abris de fortune

En plus de la menace aérienne, les convois humanitaires n’entrent plus dans le territoire palestinien qui manque de tout, notamment « des produits de première nécessité comme la viande, le poulet, les légumes, le lait ». Et ce en plein mois du Ramadan, souligne le médecin. Certains habitants « refusent même de boire pour éviter d’avoir à aller aux toilettes, car ils n’ont pas de toilettes », détaille Mara Bernasconi, chargée de plaidoyer pour la Palestine à Handicap international.

La plupart vivent dans des tentes fabriquées avec les moyens du bord : des tapis, des vêtements, des draps. Des abris qui ne résistent pas à l’air marin de l’enclave ni au gel de l’hiver. « Plusieurs enfants sont morts de froid », rapporte Mara Bernasconi. Si les températures sont en train de remonter, dès que la pluie s’invite, elle détruit ces cabanes de fortune. Des refuges improvisés loin de suffire face aux bombes « qui frappent l’ensemble du territoire depuis quatre jours », poursuit Mara Bernasconi.

Déplacés, encore et encore

Alors il faut fuir, encore. Mais les forces israéliennes ont repris le seul corridor qui relie le nord au sud de la bande de Gaza, « ce qui limite les mouvements de population », souligne Mahmoud Isleem. Les 80 humanitaires de Médecins du Monde qui vivent dans la bande de Gaza subissent également un « stress considérable, de la frustration, de l’incertitude, de la panique et beaucoup de questions : seront-ils à nouveau déplacés ? Où seront-ils déplacés ? Seront-ils opprimés ? », s’inquiète Mahmoud Isleem. Autant d’interrogations sans réponse.

« « Etre à nouveau déplacés, c’est l’une de leurs principales peur, au même titre que la crainte d’être tués » »

« Le déplacement de la population locale entraîne beaucoup de souffrance, de manque des besoins de base, d’abris, de services… Etre à nouveau déplacés, c’est l’une de leurs principales peurs, au même titre que la crainte d’être tués », appuie Mahmoud Isleem.

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Et Mara Bernasconi d’ajouter : « La population n’avait déjà plus rien et sa peur est décuplée par les attaques aériennes ». « Il n’y a aucun espoir » pour la population, soupire Mahmoud Isleem qui réclame un nouveau cessez-le-feu, durable, ainsi que la réouverture des passages pour faire entrer l’aide humanitaire.